La sacristie de la chapelle de l'hôpital Laënnec à Paris, datant du XVIIIe siècle et classée monument historique, a été détruite "par erreur" il y a un an. Une information révélée cette semaine par des sites spécialisés mais que le promoteur immobilier qui travaille sur la reconversion du site en résidence s'était bien gardé de donner.
La sacristie de la chapelle qui se trouvait au chevet de l'édifice a été en grande partie détruite "par erreur" par l'entreprise de démolition. A la Tribune de l'Art qui a révélé cet énorme loupé, Allianz Real Estate, responsable du projet, indique "déplorer l'erreur humaine à l’origine de cela. La sacristie va être reconstruite avec les monuments historiques et en récupérant les matériaux d’origine".
Pourtant ni Allianz ni la DRAC n'ont communiqué sur cette erreur intervenue il y a plus d'un an. Il faut dire que la reconversion de cet ancien hôpital de l'AP-HP en résidence de standing attise les passions, à tel point que le chantier est interdit à toute visite.
De nombreuses entorses
Les amoureux du patrimoine relèvent régulièrement les entorses des promoteurs et des pouvoirs publics sur le chantier de cet ensemble couvrant quatre hectares, dont deux d’espace vert, où le m2 s'est vendu jusqu'à 20.000 euros. Le journaliste Benoît de Sagazan, animateur du blog Patrimoine en blog, rappelle la nature du "triple scandale" dans un billet daté du 3 janvier.
C'est d'abord la vente de la chapelle en 2002 et sa privatisation par son acquéreur, le Groupe Allianz, alors que son statut de nécropole la rendait inaliénable qui a fait tiquer. Qui plus est, dans son projet, le promoteur immobilier entend transformer la chapelle en "salle polyvalente".
C'est ensuite la découverte des dommages faits sur les tombes des bienfaiteurs de l'hôpital bâtis à l'origine pour les personnes les plus modestes dont le célèbre Turgot qui a fait scandale. Le promoteur, "propriétaire" de la chapelle, avait en effet coulé une dalle de béton sur les tombes des grands hommes. Leurs descendants, déjà furieux de ne pouvoir se rendre sur place, ont lancé une pétition qui recueille aujourd'hui 12.000 signatures.
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