Harry Potter peut aller se rhabiller, ces choses-là ne sont pas encore de son âge. Avec déjà plus de 40 millions d’exemplaires vendus à travers le monde depuis sa sortie en 2011 aux Etats-Unis, le phénomène Fifty Shades of Grey, qui débarque mercredi dans l’Hexagone, a détrôné le magicien en herbe du classement des meilleurs démarrages des ventes de livres.
Le premier tome de la trilogie érotique de l’auteur Britannique E.L. James, ancienne productrice de télévision née en 1963, va-t-il faire chavirer les Françaises ? Intitulé "Cinquante nuances de Grey" pour le marché français par les éditions Lattès, l’ouvrage, qualifié de «mummy porn» (porno soft à destination des mères de famille) par les critiques, raconte les ébats sadomasochistes de Christian Grey, jeune et beau millionnaire obsédé par le fait de tout contrôler, et d’Anastasia Steele, très prude étudiante en littérature de 21 ans, à qui il propose de partager ses fantasmes.
Quarante-six pays ont déjà acquis les droits de ce roman dont le succès planétaire doit beaucoup aux réseaux sociaux. La sortie des tomes II et III, Cinquante nuances plus sombres et Cinquante nuances plus claires, est prévue pour janvier et mars 2013.
Phénomène de société
Mais Fifty Shades of Grey est bien plus qu’un succès littéraire, presque une aventure éditoriale à lui tout seul. Posté sur le site de l’auteur, puis proposé avec succès à une petite maison d’édition en ligne australienne, Fifty Shades est ensuite entré dans la cour des grands pour paraître aux Etats-Unis en version papier.
Il y déclenche alors une véritable révolution dans les foyers, et surtout, une libération de la parole sur un sujet d’ordinaire «sensible». «Beaucoup de lectrices me signalent que leur mari ou leur partenaire me remercie également», explique E.L. James.
Et qui dit phénomène, dit produits dérivés : des classiques T-shirts aux plus appropriés fouets ou menottes, qui partent comme des petits pains. Un succès qui a amené le célèbre hebdomadaire Newsweek à titrer en une : «La soumission serait-elle le nouveau rêve féministe ?»
Et bientôt le film…
Comme on pouvait l’attendre, une adaptation au cinéma est en cours. Universal et Focus Features auraient déboursé cinq millions de dollars pour en acquérir les droits d’adaptation sur le grand écran et auraient confié le projet aux producteurs de The Social Network.
Si Bret Easton Ellis (American Psycho) s’était proposé pour en écrire le scénario, c’est finalement Kelly Marcel (Terra Nova) qui a été choisie. Reste à trouver le Christian Grey parfait. E.L. James aurait déjà son favori, avouant avoir écrit ses livres avec une photo de Ryan Gosling sur son bureau…
Cinquante nuances de Grey, d’Erika Leonard James, éditions Jean-Claude Lattès, 560 pages, 17 €.
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