Le chanteur nord-irlandais Van Morrisson, petit homme au caractère ombrageux qui a imposé son rock lumineux sous forte influence afro-américaine (blues, soul, gospel, jazz), avec des accents country et un héritage celte revendiqué, sera vendredi à l'Olympia à Paris.
Van "The Man", qui ne s'est plus produit dans la capitale depuis plus de cinq ans, publiera le 2 octobre un nouveau disque au titre explicite, "Born to sing: No Plan B" sur le prestigieux label Blue Note (EMI).
Aujourd'hui âgé de 67 ans, ce chanteur, parfois saxophoniste ou harmoniciste, tient une place de choix dans l'histoire du rock, ne serait-ce qu'avec "Gloria", une chanson enregistrée en 1965 avec les Them, groupe de ryhthm'n blues irlandais, dont Patti Smith a gravé une version mémorable sur son album "Horses".
Mais le "soulman" irlandais n'en est pas resté là. Parti aux Etats-Unis, il entame une carrière solo, et a publié en 45 ans une bonne quarantaine d'albums.
Dans cette opulente production se détache "Astral Weeks", un disque fondateur publié en 1969, sorte de folk-jazz céleste qui demeure une référence absolue. Van Morrison s'y laisse aller à de longues improvisations vocales particulièrement inspirées, sur fond de bruissements de cordes, de flûte traversière pastorale, parsemées de notes de clavecin ou de xylophone.
On retrouve par moments cette verve créatrice et ce vent de liberté dans son disque suivant, "Moondance".
Le musicien va ensuite multiplier les ouvertures, vers le jazz toujours, la country music, déterrer ses racines celtes, affirmer son amour pour le blues, la soul music, le gospel, prendre ses distances avec le folk.
Van Morrison a souvent été comparé à Bob Dylan dans son côté touche-à-tout de génie, sa capacité à digérer les styles musicaux et en ressortir quelque chose de personnel, sa verve poétique, son sale caractère, son mysticisme.
En 1980, il retourne vivre à Belfast. Sa musique se pare alors un peu plus de réminiscences celtiques et ses textes s'imprègnent de mysticisme. Vers la fin de cette décennie, Van Morrison retrouve par éclairs l'inspiration de ses débuts, notamment sur le sobre "Poetics champions compose" ou le soyeux "Avalon Sunset", des disques qui ne sont pas sans rappeler l'univers d'un autre célèbre troubadour, Leonard Cohen.
Depuis, le petit homme a continué d'entretenir sa légende en publiant régulièrement des albums de bonne facture. Avec toujours, omniprésente, cette voix au timbre chaud, puissante, qui apporte à la moindre de ses chansons un supplément d'âme.
A l'Olympia, cet homme introverti qui se masque souvent sur scène derrière des lunettes noires et sous un chapeau, sera au milieu d'un groupe de sept musiciens, dont deux cuivres, et précédé de sa fille Shana Morrison qui assurera la première partie.