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Un bien joli championnat de France de montgolfières

Des participantes au 38e championnats de France de montgolfières, à Olivet, dans le Loiret, le 26 juillet 2012[AFP]

"Avant de mourir, je rêvais de faire un tour en montgolfière", explique Gisèle. Un rêve exaucé le jour de ses 80 ans. En marge des championnats de France de la catégorie à Olivet près d'Orléans, les baptêmes de l'air font le plein depuis mardi.

Jeudi en début de soirée, plusieurs centaines de curieux sont venus assister au décollage de la dizaine de montgolfières qui emportent vers le ciel quelque 25 passagers.

La benjamine, Clara, 9 ans, est excitée comme une puce. "Ma soeur y est déjà allée mais pas moi", avance-t-elle comme principale motivation, les yeux pétillants.

Les ventilateurs ronflent, les brûleurs soufflent, les toiles se gonflent, les nacelles se redressent, les passagers embarquent, les ballons à air chaud s'élèvent doucement les uns après les autres.

Quelques "vroufs" du brûleur plus tard, notre montgolfière vogue à 500 mètres d'altitude dans la douceur d'un ciel sans nuages. En quelques secondes, la perspective change: de là, tout n'est qu'ordre et beauté, silence, calme et panorama à 360 degrés.

Au loin, la majestueuse cathédrale d'Orléans, réduite à la taille d'une maquette, accroche les derniers rayons du soleil. Tout comme la Loire, serpent de lumière qui délimite au nord les plaines fertiles de la Beauce, au sud l'immense forêt de Sologne.

Même l'intarissable Clara fait une pause pour apprécier le spectacle. "Regarde, les voitures sont minuscules", rit-elle. "Comme c'est beau !"

Le silence, entrecoupé de temps à autre par les coups de gaz, est impressionnant. L'engin progresse à environ 20 km/h, annonce le pilote, Ulrich Baudin, la main sur la commande du brûleur. En bas, l'équipier suit en 4x4 pour récupérer la montgolfière là où les vents la mèneront.

Quelques kilomètres plus à l'ouest, les premiers des 45 concurrents des 38e championnats de France décollent pour l'une des épreuves de précision, constellant l'horizon de couleurs vives.

"C'est de la magie pour les gens", explique M. Baudin, par ailleurs co-organisateur des championnats. Ce pilote chevronné organise toute l'année des baptêmes de l'air, comme les dizaines de sociétés qui en ont fait leur activité principale, notamment le long de la Loire et de ses châteaux.

"C'est un univers un peu à part", poursuit-il. "Par exemple, les gens pensent souvent qu'on va revenir se poser au point de départ. Mais on dépend entièrement du vent, on ne sait pas à l'avance où on va atterrir".

Au total, la Fédération française d'aérostation (FFA) revendique un millier d'adhérents dans tout le pays. Chaque manifestation, meeting ou championnat, est financée par les baptêmes de l'air, explique Patricia Lamy, secrétaire générale de la FFA.

Tarif moyen: 180 euros le vol d'environ une heure. Quelque 300 personnes sont inscrites pour la dizaine de vols organisés de mardi à dimanche à Olivet, qui affichent tous complet, selon Mme Lamy.

"Magique", "formidable", "génial": après les vols, les avis sont unanimes. "C'est la deuxième fois pour moi, et, à chaque fois, cette sensation de paix, c'est magique", témoigne Oya, venue de Tours.

"C'était formidable", abonde Gisèle, les yeux encore émerveillés de ce cadeau d'anniversaire hors du commun. "Mon seul regret, c'est de ne pas avoir vu d'animaux. Mais ce silence! Je suis montée vers le ciel, maintenant je peux mourir", conclut la jeune octogénaire dans un éclat de rire.

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