C'était une première. Vendredi soir, une délégation de dix athlètes réfugiés a défilé lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Rio. Thomas Bach, le président du CIO, avait expliqué vouloir «lancer un signal d'espoir à tous les réfugiés du monde».
Avec la délégation brésilienne, l'équipe des réfugiés est celle qui a suscité la plus belle ovation parmi les 80.000 spectateurs présents dans le stade Maracanã. Les dix sportifs ont été sélectionnés par le CIO, qui avait fait appel aux comités nationaux pour identifier ceux qui étaient susceptibles de satisfaire les critères de sélection aux JO.
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Symboles de plus de 65 millions de réfugiés
La composition de l'équipe comprend deux nageurs syriens, Yusra Mardini et Rami Anis, deux judokas congolais Popole Misenga et Yolande Mabika, cinq sprinteurs soudanais Angelina Nadai Lohalith, Paulo Amotun Lokoro, Yiech Pur Biel, Rose Nathike Lokonyen et James Nyang Chiengjiek ainsi qu'un sprinteur éthiopien, Yonas Kinde. Les dix sportifs représenteront plus de 65 millions de réfugiés à travers le monde, un chiffre record depuis la Seconde Guerre mondiale. «Quand ils défilent à travers ce stade, il y a plus de 60 millions de personnes qui marchent derrière eux», a déclaré Aaron Sherinian, un porte-parole de la Fondation des Nations Unies.
The Refugee Olympic Team has entered the stadium led by flag bearer Rose Lokonyen Nathike. #RefugeeOlympicTeam pic.twitter.com/o0EqpI0H3U
— Refugee Olympic Team (@RefugeesOlympic) 6 août 2016
Tous les dix portent sur leurs épaules le poids des conflits qui les ont forcés à fuir leur pays. La nageuse syrienne Yusra Mardini raconte comment elle a fui la Turquie à bord d'un petit bateau motorisé, en direction de la Grèce. Au milieu de l'immensité de la mer, le moteur a lâché. La sportive, à l'aide d'un autre passager, a réussi à pousser l'embarcation jusqu'à l'île de Lesbos. Elle aime raconter que le sport lui a sauvé la vie. Rami Anis, lui aussi nageur, a eu une pensée pour son oncle en pénétrant dans le stade de Rio. C'est lui qui lui avait fait découvrir la natation lors d'une compétition à Alep (Syrie) alors qu'il n'avait que 3 ans.
Ce n'est cependant pas la première fois que le drapeau olympique abrite des athlètes qui ne peuvent concourir sous leur propre bannière. En 1992, à Barcelone, cinquante-neuf sportifs monténégrins et serbes avaient pu participer de manière indépendante, alors que la Yougoslavie était en guerre.