Kim Collins, 40 ans, s’apprête à disputer ses cinquièmes Jeux Olympiques, où il représentera Saint-Christophe-et-Niévès (Caraïbes). Neuvième homme le plus rapide de l’année, le quadragénaire impressionne par sa longévité.
Il est le seul athlète âgé de plus de 40 ans à avoir couru le 100 mètres sous les 10 secondes . Cette seule statistique suffit à classer la performance de Kim Collins, auteur d’un chrono de 9,93 secondes en mai 2016. Il avait alors battu son record personnel.
Kim Collins @kimcollins100m 9.93 w+1.9 in Bottrop
New NR
New World Age Best (40)
Career 10th legal sub10 https://t.co/tNKXTTCtgB— Pierre-Jean Vazel (@pjvazel) 29 mai 2016
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Les débuts d'un pur sprinteur
En 1996, lors des Jeux d'Atlanta, Collins fait partie des séries, mais échoue au second tour des qualifications. Son aventure olympique commence réellement en 2000, lors des JO de Sydney. En Australie, il se qualifie pour la finale du 100 mètres à l’âge de 24 ans, il termine 7ème (en 10,17 secondes) d’une course remportée par Maurice Greene en 9,87 secondes. Également aligné sur 200 mètres, il échoue en demi-finale, un résultat honorable pour une distance qui n’est pas réellement la sienne. Kim Collins est un sprinteur pur, aligné sur 60 (une distance qui n’est pas olympique) et 100 mètres.
Deux ans plus tard, le sprinteur caribéen passe pour la première fois sous la barrière des 10 secondes, franchissant la ligne d’arrivée en 9,98 secondes à trois reprises en moins de deux mois. La première fois qu’il atteint cette barre, il remporte d’ailleurs les Jeux du Commonwealth de Manchester. L’année suivante, en 2003, il monte sur la deuxième marche du podium du 60 mètres des Championnats du monde d’athlétisme en salle. Quelques semaines plus tard, c’est la consécration mondiale : Kim Collins atteint la finale du 100 mètres au Championnats du monde d'athlétisme de Paris Saint-Denis. Au couloir numéro 1, il domine ses adversaires et franchit la ligne en champion, en 10,07 secondes.
Deuxième finale olympique consécutive
En 2004, il se qualifie pour sa seconde finale olympique consécutive lors de J.O d’Athènes. Il termine sixième en 10 secondes, assez loin derrière le vainqueur, l’américain Justin Gatlin en 9,85 secondes. L’année suivante, aux Championnats du monde d’Helsinki de 2005, il obtient la médaille de bronze en 10,05 secondes, derrière Justin Gatlin (9,88 secondes), mais dans le même temps que le deuxième, le Jamaïcain Michael Frater.
Pour ses troisièmes olympiades, Kim Collins échoue à se qualifier pour la finale de l’épreuve reine, le 100 mètres. Placé dans une demi-finale très relevée, il réalise son meilleur temps de la saison 10,05, mais échoue à la cinquième place. Sur 200 mètres, il parvient à atteindre la finale, où il terminera huitième et dernier.
En 2009, Kim Collins annonce officiellement sa retraite sportive. Une décision sur laquelle il aura tôt fait de revenir, à raison vu sa condition physique actuelle.
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Insensible aux effets du temps
Preuve en est avec son année 2011, spectaculaire sur le plan de performances en salle sur 60 mètres. Il égale puis bat la meilleure marque mondiale de l’année sur cette distance avec un chrono de 6,50 secondes. Lors des championnats du monde de cette même année 2011, à Daegu, il obtient la médaille de bronze sur 100 mètres avec un temps de 10,09 secondes. À 35 ans, il devient le médaillé le plus âgé sur la distance lors des championnats du monde.
En août 2012, alors qu’il est présent pour les JO de Londres, et inscrit dans la 7ème série du 100 mètres, sa fédération décide de l’exclure purement et simplement des Jeux au motif qu’il a quitté le village olympique quelques heures le temps de rendre visite à sa femme et à ses enfants la veille de la course. Le coup est terrible pour le sprinteur, mais plutôt que de se laisser abattre, il va améliorer tous ses chronos.
Parmi les meilleurs
En 2013, Collins court le 100 mètres en 9,97 secondes, égalant au passage le record du monde des plus de 24 ans, alors détenu par Linford Christie. En froid avec sa fédération, il n’est pas retenu pour les Championnats du monde d’athlétisme de Moscou en 2013, mais au mois de juillet, il termine un 100 mètres en 9,96 secondes : record national et record du monde des plus de 35 ans. En janvier 2015, il réalise la meilleure performance mondiale de l’année sur 60 mètres avec un temps de 6,48 secondes, avant d’améliorer cette marque à Lodz (Pologne), réalisant 6,47 secondes. Mais le meilleur est encore à venir.
Le 19 mars 2016, treize ans après son titre mondial sur la distance reine, Kim Collins termine un 100 mètres au meeting de Bottrop (Allemagne) en 9,93 secondes. Il est alors le premier homme de plus de quarante ans à descendre sous la barre mythique des 10 secondes. A cette occasion, il améliore même son propre record personnel, réalisé 2 ans plus tôt.
De grandes ambitions
Aux Jeux Olympiques de Rio, Kim Collins sera le sprinteur le plus âgé de la compétition. Lui qui n’a jamais terminé au-dessus de la sixième place ambitionne d’atteindre une nouvelle fois la finale de la distance reine. Pour ça, il devra être à son meilleur niveau, voir même au-dessus. Cette saison, Collins est le neuvième homme le plus rapide sur 100 mètres. Une marque déjà extraordinaire, mais seuls les huit meilleurs coureurs peuvent se qualifier pour la finale. Pourtant, Collins y croit, et sa devise a rarement semblé aussi adaptée : «il faut continuer et continuer et finalement, vous allez au-delà de ce que votre corps peut encaisser».