Avec la flambée des cours de l'énergie, qui s'est accélérée avec la guerre en Ukraine, l'ère des billets d'avion bradés à 10 euros, voire moins, est révolue, avertit le patron de la compagnie à bas prix Ryanair, Michael O'Leary.
Exit le billet 10 euros Paris – Dublin. Tout le monde doit se serrer la ceinture, même le lowcost. Car entre l’envolée des prix du carburants, la guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie de Covid-19, certaines compagnies aériennes lowcost vont mal, à l’instar de Raynair. Micheal O’Leary, patron de la compagnie, a averti que les prix des billets augementeraient.
«Je pense qu'il n'y aura plus de billets à dix euros car les cours pétroliers sont bien plus élevés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nos promotions vraiment pas chères (...), je pense qu'on ne va pas voir ces tarifs pendant un certain nombre d'années», a-t-il affirmé sur la radio BBC Radio 4 jeudi.
Les compagnies aériennes à bas coût comme l'irlandaise Ryanair ou sa rivale britannique Easyjet ont bousculé le transport aérien sur les vingt dernières années et cassé les prix, participant à un bond des voyages courts, notamment des escapades urbaines le temps d'un week-end.
Une augmentation entre 10 et 50 euros
Selon M. O'Leary, les tarifs moyens des billets sur Ryanair devraient augmenter de quelque 10 euros, à environ 50 euros par trajet dans les 5 prochaines années.
Ce qui, vu la structure tarifaires des low-cost avec de nombreux suppléments, notamment pour les bagages, pourrait faire grimper rapidement le coût total d'un voyage aller-retour à plusieurs centaines d'euros ou de livres et miner la demande.
L'envolée des prix pétroliers depuis un an (+36% pour le Brent coté à Londres) pèse particulièrement lourd dans les coûts des compagnies dites low cost par rapport aux transporteurs traditionnels, mais elle plombe aussi le budget des ménages.
Les factures d'énergies annuelles vont augmenter de plusieurs milliers de livres en moyenne par foyer dans les mois à venir au Royaume-Uni, où l'inflation pourrait dépasser 13% d'ici octobre, selon la Banque d'Angleterre.
Brexit, le manque à gagner
Michael O'Leary veut toutefois croire que la demande de voyages aériens va se maintenir et que face aux contraintes budgétaires des consommateurs, les transporteurs «low cost» tireront leur épingle du jeu.
Il s'est par ailleurs insurgé jeudi contre le Brexit qui a fortement réduit l'accès des travailleurs européens au Royaume-Uni, où ils occupaient des centaines de milliers d'emploi auparavant.
«Le marché du travail est très tendu, particulièrement pour les emplois peu qualifiés dans l'hôtellerie-restauration, la distribution et l'agriculture, et aussi pour la sécurité et les bagagistes dans les aéroports», souligne le dirigeant.
«Et s'il y avait un peu d'honnêteté du gouvernement (du Premier ministre sur le départ Boris) Johnson, ils admettraient que le Brexit a été un désastre pour la libre circulation des travailleurs et que l'une des principales difficultés qu'affronte l'économie britannique actuellement, c'est le manque de travailleurs».