Dans un rapport révélé ce samedi 9 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a pointé le rôle des nitrites, présentes dans la charcuterie industrielle, dans le développement du cancer du côlon. Le gouvernement prévoit un plan d'action à l'automne.
Après avoir fuité samedi, le rapport de l’Anses fait grand bruit avant sa publication officielle ce mardi 12 juillet. Le document de 11 pages a permis de faire le lien entre la présence de nitrites dans la charcuterie industrielle et le développement du cancer du côlon chez les consommateurs.
Présents dans 75% de la charcuterie vendue en grande distribution, les nitrites sont des conservateurs donnant au jambon sa couleur rose et permettant de prévenir la formation de bactéries. «De nouvelles études épidémiologiques montrent qu’ils augmentent le risque de cancer», selon le document relayé par le JDD.
Dans le détail, l’étape de la digestion est la plus propice à l’apparition d’un cancer du côlon pour les consommateurs de nitrites. «Ils ne sont pas dangereux en eux-mêmes; la toxicité vient de leur association avec d’autres composés de la charcuterie et des substances qui se forment lors de leur dégradation dans l’appareil digestif», a détaillé le rapport.
Mardi, le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place un «plan d'action visant à réduire l'ajout des additifs nitrés dans les produits alimentaires». Il sera présenté à l'automne au Parlement, après la confirmation par l'autorité sanitaire d'un lien entre risque de cancer et exposition à ces additifs.
L’Anses donne des pistes pour limiter les risques
Dans un souci de «sécurité alimentaire», l’Anses a préconisé de «réduire l’exposition de la population par des mesures volontaristes, en limitant l’exposition par voie alimentaire».
Une autre piste a été mise en avant par l’agence, à savoir «produire des données scientifiques pour revoir les doses journalières admissibles (DJA) en prenant en compte la toxicité de ces substances».
Pour rappel, l’OMS a classé la charcuterie comme cancérogène pour l’Homme depuis 2015. En 2018, elle avait estimé à près de 4.000 le nombre de cas de cancers du côlon liés à la charcuterie dans l’Hexagone.