Le spécialiste des tueurs en série Stéphane Bourgoin aurait-il multiplié les mensonges au cours de sa carrière ? C'est ce que semblent confirmer les récentes déclarations du criminologue, qui reconnaît n'avoir pas toujours été honnête durant ses quatre décennies d'activité.
Son savoir-faire et son talent indéniable pour analyser les profils des serial killers aux modes opératoires les plus complexes ont fait de lui l'un des spécialistes les plus respectés en France. Pourtant, après les révélations d'un groupe de huit anonymes baptisé 4ème Œil Corporation, Stéphane Bourgoin a dû rendre des comptes. Dans une série de vidéos publiées sur Youtube et supprimées depuis pour motif de violation de droit d'auteur, le groupe «passionné d'affaires criminelles» a mis en lumière les mensonges du spécialiste de 67 ans, qui n'a jamais souhaité répondre aux accusations.
Dans un long entretien accordé à Paris Match, Stéphane Bourgoin passe désormais aux aveux, et les détails laissent sans voix. «J’arrive à l’heure du bilan, mes mensonges me pèsent», confie-t-il à nos confrères. Le meurtre atroce de son épouse dans les années 1970, qui l'aurait poussé à s'intéresser aux tueurs en série ? Un récit monté de toute pièce par le spécialiste, qui avoue : «Parfois, je me fais des films dans ma tête. J’ai toujours voulu qu’on m’aime». Pire, le crimonologue aurait inventé certains récits de rencontres avec les tueurs, se réappropriant à sa guise les déclarations de policiers étrangers. Son CV bien garni ? Falsifié également par le spécialiste, qui n'aurait en réalité jamais suivi de formation au FBI, comme il l'a prétendu.
«J'ai éxagéré mon importance »
Avec les années, le poids des mensonges est devenu de moins en moins supportable pour Stéphane Bourgoin, qui explique : «J'ai exagéré mon importance, j'ai parfois dit des conneries». Jamais remis en cause, son talent à décortiquer les personnalités des plus dangereux criminels se voit pourtant éclipsé par ses fracassantes confessions. Lui qui aurait de notoriété publique rencontré 77 serial killers, en aurait en réalité passé beaucoup moins au peigne fin. «Certains, je les ai juste aperçus dans les couloirs de prison ou les cours de promenade». Une véritable leçon de mythomanie de la part de l'auteur de pas moins de 34 ouvrages.