Après huit semaines passées à la maison, et alors que les congés estivaux approchent, la crise sanitaire et ses contraintes bousculent une majorité de Français dans l’organisation de leurs vacances.
Bien que le désir de vacances se fasse vivement ressentir pour 38 % d’entre eux, contre 50 % pour qui le confinement n’a eu aucune incidence sur leurs envies de départ, les incertitudes et inquiétudes liées à la crise sanitaire préoccupent une majorité de Français, qui comptent, à près de 90 % rester dans l’Hexagone. Des comportements passés à la loupe dans l’étude « Les Français et les vacances : les premiers impacts du confinement » menée par VVF.
Des Français dans l’incertitude
Alors que la date de réouverture des hôtels, des campings et des clubs de vacances doit être communiquée le 2 juin, les vacanciers sont dans l’expectative. Un flou et des incertitudes qui suscitent selon l’étude VVF un grand nombre d’interrogations, pour 65 % de Français, quant à leurs vacances d’été. Si ces derniers ne s’avouent pas foncièrement inquiets - seuls 6 % des citoyens disent avoir céder à ce sentiment - la peur d’une contamination liée à des lieux massivement fréquentés (54 %) ou à une deuxième vague épidémique (31 %) constituent toutefois les premiers freins aux départs en vacances. Un peu plus de 30 % soulignent, également, craindre que leur hébergement ne soit pas désinfecté.
Autre frein majeur, d’ordre pécuniaire cette fois, 47 % des vacanciers ont peur que leurs vacances ne soient pas remboursées si le confinement devait être prolongé et les vacances annulées.
Tandis que les réservations sont au point mort, le remboursement intégral ou l’assurance d’obtenir un bon d’achat apparaît ainsi être un facteur incitatif à la réservation pour respectivement 57 % et 12 % des futurs vacanciers, qui voient aussi d’un bon œil la mise en place de gestes promotionnels. Des mesures qui restent cependant insuffisantes selon 30 % des sondés, pour qui rien ne pourrait les pousser à confirmer leur séjour.
La mer, la montagne et les activités culturelles et sportives plébiscitées
Sans surprise, l’Hexagone est la destination plébiscitée par les Français (87 %) cet été et 6,5 % ont même prévu de ne pas quitter leur région. A contrario, ils sont peu nombreux à entretenir l’envie ou l'espoir de voyager en Europe (6,5 %) et à l’international (1,4 %). Bien qu’en temps normal, la majorité des Français reste dans leur pays l’été, les habitudes de vacances semblent toutefois avoir été impactées par la crise. Plus d’un tiers des sondés notent avoir modifié leurs choix de destinations au profit de l’Hexagone, plaçant par ailleurs la mer sur la première marche des lieux de villégiature convoités (40,8%).
Des côtes et plages talonnées par la montagne (33,7%) qui, avec ses grands espaces, ne cessent d’ailleurs, saison après saison, de gagner du terrain dans le cœur des vacanciers. La campagne attire enfin 9 % des vacanciers qui, cet été, délaisseront les capitales et grandes villes touristiques (2%).
Pas question également de lézarder sur la plage. Confinement oblige, les Français sont en demande d’activités culturelles (musées, parcs naturel..), récréatives et sportives en plein nature pour oublier les restrictions auxquelles ils ont dû faire face ces dernières semaines.
La famille et le camping ont toujours la cote
Toutes les habitudes ne seront cependant pas bouleversées. Parmi les constantes, les Français ne comptent pas changer de compagnons de séjour et partiront avec les personnes prévues pour plus de 90 % d’entre eux. Malgré 40 jours passés bien souvent en tribu, cette dernière reste sacrée l’été. Les Français partiront en effet majoritairement en famille (62 %) et en couple (26%) mais aussi, dans une moindre mesure entre amis (7 %).
Faut-il y voir un autre besoin de repères ? Alors que les campings sont le premier mode d’hébergement touristique l’été, ils conservent leur leadership en 2020 aux côtés des club de vacances, puisque ces deux types d'hébergements sont choisis par 40% des Français, et ce malgré les craintes de se retrouver dans des espaces accueillant de nombreux vacanciers et de risquer une contamination. Les sondés se tournent dans un second temps vers les gîtes et hébergements particuliers (location, famille, amis) à 21 %, puis vers Airbnb (14 %). L’hôtellerie, extrêmement fragilisée comme tous les acteurs du tourisme, pourrait être le grand perdant de ces vacances d’été. Seuls 8% des vacanciers envisagent d’y séjourner.
Budget, durée et réservation impactés par la crise
Chômage, activité partielle… La baisse du pouvoir d’achat est une réalité pour un nombre croissant de Français, souligne l’étude VVF. Une situation financière qui a une incidence sur le budget alloué aux vacances comme sur leur durée. C’est le cas pour 16 % des sondés qui envisagent de diminuer le budget consacré à leurs vacances d’été, quand 15 % songent à réduire la durée de ces dernières.
A noter toutefois, la grande majorité, près de 80 %, ne compte rien changer et maintenir la durée comme le budget consacrés aux congés estivaux. Des vacances pour l'instant mises entre parenthèses, et suspendues à l'évolution de la situation pour 62% des citoyens, qui attendent d'en savoir plus pour réserver leurs congés.