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Tout savoir sur Kristaps Porzingis, le rookie letton des New York Knicks

Kristaps Porzingis (à d.) n'a pas mis longtemps avant de gagner le coeur des fans des Knicks de New York. Kristaps Porzingis (à d.) n'a pas mis longtemps avant de gagner le coeur des fans des Knicks de New York.[ELSA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Personne ne s’attendait à cela. Culminant à plus de 2,20 mètres, Kristaps Porzingis est passé du statut d’«illustre inconnu au potentiel douteux» à celui de future star des New York Knicks en seulement quelques mois.

Les choses n’auraient toutefois pas plus mal commencé pour le joueur qui, avant même de jouer sa première minute sur un parquet NBA, était déjà présenté comme un «bust» (une déception, ndlr) par certains observateurs américains. Au mieux, comme un joueur aux mensurations spectaculaires devant attendre deux ou trois saisons minimum avant de pouvoir se rendre utile – éventuellement – sur un terrain.

Le jour de la Draft NBA 2015 organisée en juin dernier au Barclays Center de Brooklyn, c’est sous les huées du public que Kristaps Porzingis se présente face à Adam Silver, le grand patron de la ligue, pour recevoir sa casquette des Knicks. Le club de New York vient de le sélectionner en 4e position. Parmi les fans présents sur place, c’est la consternation.

L’image de ce petit garçon de 9 ans en train de pleurer toutes les larmes de son corps fera d’ailleurs sensation dans les médias qui, à ce moment précis, craignent que le club ne revive le cauchemar de la Draft 1999.

Le fantôme de Frédéric Weis

Cette année-là, le club de New York vient de disputer les Finales NBA face aux San Antonio Spurs. La défaite est dure à encaisser. Mais les fans des Knicks sont confiants en l’avenir et espèrent qu’une jeune recrue viendra renforcer leur effectif la saison suivante. Avec le 15e choix lors du premier tour de la Draft, la franchise sélectionnera Frédéric Weis, le pivot français de 2,18 mètres. Il ne jouera jamais une seule minute sous le maillot des Knicks pour plusieurs raisons. Mais jamais les fans n’ont pu oublier la désillusion et les années de vaches maigres (pour lesquelles Weis n’est pas responsable pour un iota) qui suivirent.

Alors forcément, quand les Knicks, plus de 15 ans après, et alors que le club commence à sortir la tête de l’eau avec l’opportunité de construire leur avenir, portent leur choix sur ce grand échalas de 2,20 mètres, tout le monde grince des dents.

L’avenir des New York Knicks, c’est Porzingis

Kristaps Porzingis était âgé de 15 ans quand il a quitté les bords de la mer Baltique pour rejoindre le club de Séville. Dans un magnifique portrait qui lui est consacré par Sports Illustrated, Lee Jenkins rappelle les conditions de vie spartiates auxquelles a été confronté le joueur dès son plus jeune âge. Loin de sa famille, souffrant d’anémie pendant un temps, il a dû faire preuve d’une certaine volonté pour réussir à ne pas baisser les bras face à l’adversité. Selon Jenkins, la relation que Kristaps Porzingis entretient avec son frère, Janis – un ancien joueur de basketball lui-même – a été la clé de son évolution.

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Alors qu’il n’était pas encore adolescent, Kristaps a été sensibilisé à la culture américaine grâce à son grand frère. Ce dernier lui a également appris à encaisser les coups, et à les rendre, sur le terrain. A ne jamais se laisser impressionner par l’adversaire. Et à s’entraîner dur, notamment aux tirs, pour être certain d’atteindre son potentiel. Car aux Etats-Unis, qu’ils s’agissent de légendes telles que Dirk Nowitzki ou Paul Gasol, les grands gabarits venus d’Europe sont toujours soupçonnés de partager la même caractéristique : être «soft», soit pas assez combatif.

Après quelques matchs plutôt insignifiants, mais pas catastrophiques, lors des Summer League cet été, Kristaps Porzingis n’a pas attendu longtemps avant de se montrer sous son meilleur visage sous le maillot des Knicks, enchaînant les performances sur le terrain avec assez de régularité pour provoquer un revirement à 180° de l’opinion des fans à son encontre.

«Porzingis est devenu le joueur préféré des fans. Souvenez-vous que quand il a été drafté, tout le monde l’a hué. Ils ne le connaissaient pas. Mais la chose la plus importante qu’il a dit est qu’il allait tout faire pour transformer cela en encouragements. Et c’est ce qu’il a réussi à faire. Son maillot est le 4e plus vendu en NBA actuellement», expliquait Walt Frazier avant la rencontre des Knicks face aux Warriors le 1er février dernier. «Il est le futur de la franchise. Carmelo Anthony arrive en fin de carrière. Et KP (un des surnoms de Porzingis, ndlr) est définitivement celui qui représente l’avenir», poursuit l’ancien meneur des Knicks.

Le nouveau héros de Gotham City

Vous vous souvenez du petit garçon de 9 ans qui pleurait à chaudes larmes lorsque Porzingis a été drafté par les Knicks ? Et bien, le revoilà quelques semaines après avec un cliché posté sur son compte Instagram (magnifiquement baptisé «le fan des knicks en pleurs») dans lequel il déclare que le numéro 6 des Knicks est aujourd’hui son joueur préféré.

 

Kristaps Porzingis! This is Jordan, the former crying Knicks fan. I am your number 1 fan now! 2015-16 NBA Rookie of the Year! Go get them KP. @kporzee

Une photo publiée par Jordan The Crying Knicks Fan (@cryingknicksfan) le

Sa popularité est telle que son nom est apparu à la 4e place des maillots NBA les plus vendus à la mi-saison, devant des superstars comme Kevin Durant et James Harden.

Son talent n’est pas passé inaperçu auprès des autres joueurs de la NBA. Interrogé sur la comparaison entre lui et Porzingis, Dirk Nowitzki a tenu à rappeler que, pour son âge, le joueur letton est déjà en avance en terme de progression. «Il est probablement déjà loin devant moi à l’âge de 20 ans», explique la star des Mavericks.

Kevin Durant, qui était une des idoles de Kristaps Porzingis avant son entrée en NBA, s’est lancé pour sa part dans une étrange métaphore pour le décrire. «Il y a beaucoup de joueurs athlétiques, forts et costauds mais lui est talentueux. Il peut tirer, faire les bonnes actions, défendre, il fait 2m20 et peut aisément shooter derrière la ligne des trois points. C'est rare. Il peut contrer aussi. Il est comme une licorne dans cette Ligue», ose la star du Thunder. Il est vrai que les joueurs capables de défendre et de tirer à longue distance sont rares en NBA. D'autant plus si celui-ci mesure plus de 2,20 mètres.

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Jusqu’où Kristaps Porzingis peut-il aller ? Sera-t-il capable de ramener la franchise en Finales NBA ? Il est probablement un peu trop tôt pour faire de telle prédiction. Ce qui est certain, c’est qu’il est adulé par les fans new-yorkais, presque autant que Carmelo Anthony. Moqué, critiqué, hué, ce gamin de 20 ans ne se sera jamais laissé impressionner par l’exigence des médias locaux et a su gagner le cœur des supporters en un temps record. Au point qu'ils voient désormais en lui l’avenir de la franchise.

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