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Moundir : «le rêve ultime maintenant, c’est de décrocher le bracelet de champion du monde de poker»

Moundir va disputer les Championnats du monde de poker à Las Vegas. Moundir va disputer les Championnats du monde de poker à Las Vegas. [Caroline Darcourt/Winamax]

Après un début d’année exceptionnelle, avec un titre au Marrakech Poker Open et une performance notable aux Tritons Series, Moundir, présent au Sismix organisé par Winamax, rêve désormais de décrocher un bracelet de champion du monde à Las Vegas.

Quel incroyable début d’année vous avez connu niveau poker…

Effectivement ! Je suis même encore un peu sur mon nuage. J’ai remporté mon premier vrai titre depuis dix ans que je joue au poker sur le High Roller Marrakech Poker Open avec un gain de plus de 54.000 euros. Ce titre m'a vraiment donné une impulsion et il a validé ces dix ans d'acharnement à apprendre le jeu pour parvenir à décrocher un titre majeur. Et puis, ensuite, il y a eu cette aventure irréelle grâce à Karl Chappé-Gatien qui m’a offert 100.000 euros pour jouer les Triton Series, un tournoi qui, en temps normal, est réservé aux joueurs très aguerris et fortunés. Je me suis retrouvé avec la crème de la crème des joueurs de poker et des plus gros entrepreneurs du monde à jouer des tournois avec cinq chiffres. J’en suis ressorti avec une expérience exceptionnelle et avec un gain qui n’est pas négligeable. Je pense aussi avoir donné une belle image du poker populaire amateur. C’est une magnifique expérience que je raconterai à mes enfants quand ils grandiront.

Qu’est-ce ce titre représente pour vous ?

C’est déjà une fierté et une belle récompense personnelle. Il est aussi symbolique car c’est arrivé à Marrakech. C’est une ville qui me tient vraiment à cœur parce que j'ai joué mon premier tournoi ici, je me suis marié ici. Le Palace Es Saadi, où le tournoi a eu lieu, est un endroit qui m'est particulièrement familier. Le fait de gagner ici l'un des tournois les plus durs, c’est gratifiant et ça me galvanise. Mais ce titre n’est pas une fin en soi. Au contraire. Il y en a d'autres encore à aller chercher. Je n’ai pas envie de m’arrêter là. Je vais me remettre au travail pour aller en conquérir d'autres.

Ce titre est-il votre plus belle émotion niveau poker ?

Indéniablement ! C'est la plus belle émotion que j’ai ressentie depuis que je joue au poker. Je n’ai pas pu contrôler cette émotion tellement elle était forte. J'ai versé quelques larmes de bonheur et de soulagement. Ça m’a permis aussi de relâcher toute la pression je me mettais depuis dix ans. C’est ma patience aussi qui a été récompensée. Quand on travaille, on est toujours récompensé.

Il y a eu ce titre mais également une 2e place sur le Monster Stack…

Effectivement, on a un peu tendance à l’oublier. J’ai enchaîné le lendemain en finissant 2e du tournoi, mais je n’ai pas joué le tête-à-tête final comme j’aurais dû le jouer car j’avais encore un peu la tête dans les nuages. Mais cela reste une très belle performance, qui me rend aussi très fier.

«Les regards sur moi ont beaucoup changé»

Et deux mois plus tard, vous êtes de retour à Marrakech pour le Sismix organisé par Winamax…

C’est évidemment avec un grand plaisir que je suis revenu à Marrakech pour ce Sismix qui est un des événements phares de Winamax. Et c’est aussi toujours un plaisir de revoir les amis au sein d’une équipe exceptionnelle et des gens qui le sont tout autant. Grâce à eux, je vis une aventure exceptionnelle depuis une dizaine d’années. Ils m’ont beaucoup apporté et, sans Winamax, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui, moi qui viens du poker amateur et populaire.

Qu’est-ce ces performances et ce titre ont changé ?

Ils ont changé beaucoup de choses. J’ai acquis un capital confiance mais aussi une meilleure assurance. Mais il faut savoir garder beaucoup d’humilité car tout peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Il faut aussi savoir faire profil bas même après une victoire comme celle-là. Mais c’est vrai qu’en ce moment, je me sens extrêmement bien à une table de poker. J’ai peur de personne.

Et est-ce que vous sentez que les regards sur vous ont aussi changé ?

Effectivement les regards ont beaucoup changé. Surtout depuis les Triton Series. Ça a pris une ampleur monstrueuse. Cela a eu un impact fou et je m’en suis aperçu à Marrakech quand j’arrivais à une table. Et même si on veut toujours me battre, et peut-être encore un peu plus maintenant, il y a une forme de reconnaissance. C’est vraiment génial.

Est-ce qu’avec ce titre vous vous sentez libéré ?

Un petit peu. J’ai moins la pression du résultat, même si on l’a toujours. Dans tous les tournois où je m’engage, j’ai toujours cette pression. Et celle que j’avais aux Triton Series était vraiment très particulière, car j’étais attendu au tournant. Et certains espéraient même que je me vautre, mais cela n’a pas été le cas même si mon objectif était de gagner un titre. Mais je ne baisse pas les bras et je vais continuer à travailler pour remporter d’autres titres.

Cela reste quand même une expérience incroyable…

C’était une expérience féérique, magique, irréelle. On pourrait utiliser tous les adjectifs. Si mon ami Karl Chappé-Gatien n’avait pas eu ce geste et m’avait pas fait ce don de 100.000 euros jamais je n’aurais pu participer aux Triton Series. Car pour moi, ça reste un don. Même le génie de la lampe d’Aladin ne m’aurait pas donné autant d’argent. Jamais je n’aurais imaginé poser les pieds là-bas un jour.

Comment avez-vous réagi quand il vous a fait cette proposition ?

Quand j’ai reçu son message, j’étais à l’aéroport pour quitter Marrakech et il m’a dit qu’il aimerait m’offrir 100.000 euros pour que je puisse jouer les Triton Series avec la possibilité qu’un tournoi puisse changer ma vie, pour moi et ma famille. Quand j'ai lu ce message, j’avais les jambes qui tremblaient. J’ai discuté avec lui et je lui ai demandé pourquoi il faisait ça. On a beaucoup échangé et on s’est lié d’une amitié fraternelle. J’ai attendu 50 ans pour avoir cette petite étoile qui te donne un coup de pouce. Et il est arrivé dans un moment où j’étais dans une bonne période.

Et cette bonne période s’est prolongée avec une place payée…

Tout à fait et pas des moindres. Et puis, il y a eu aussi le KO avec le tirage de l’enveloppe avec au bout 85.000 euros et une forte émotion qui avait le tour des réseaux sociaux jusqu’aux Etats-Unis. 85.000 euros, c’est vraiment beaucoup d’argent, certains ne s’en rendent pas compte. Je ne pouvais qu’être submergé. J’ai décroché le 3e meilleur bounty, alors qu’il ne restait plus qu’une enveloppe avec 85.000 euros. Je ne pouvais qu’être heureux.

Si on vous avait dit que vous alliez vivre tout ça quand vous étiez allongé sur votre lit d’hôpital à lutter contre le Covid-19, vous l’auriez cru ?

Jamais ! J’aurais dit : «ces gens-là sont fous !»

«Maintenant, on me respecte»

Est-ce une sorte de revanche sur la vie ?

C’est avant tout une revanche personnelle. Et ma femme n’aurait pas aimé que je dise ça, mais je vais le dire quand même : j'ai fermé quelques bouches. Maintenant, on me respecte. Je suis allé chercher ce respect par le travail et la pugnacité.

Quel est votre programme pour les semaines à venir ?

Après le Sismix, ce seront les championnats du monde de poker à Las Vegas à partir du 24 juin. Je vais me préparer au mieux et reprendre l’entraînement sérieusement avec pour objectif de perdre au moins dix kilos.

Quel sera votre objectif ?

Le rêve ultime maintenant, c’est de décrocher le bracelet de champion du monde. Le bracelet, et que le bracelet. Je vais tout faire et tout donner pour l’avoir. Je ne vais rien lâcher. Ce ne sera pas simple, mais, au poker, tout est possible. Je ne m’engage jamais dans quelque chose si ce n’est pas possible.

Avant Las Vegas, il y aura les épisodes de «dans la tête de Moundir» qui ont été tournés à Bratislava…

Il y a effectivement trois épisodes magnifiques qui doivent sortir début juin. C’est un véritable honneur pour moi d’être dans ce programme. Et ceux qui regarderont ne seront pas déçus.

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