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Moundir : «La convalescence post-Covid a aussi été une souffrance absolue»

Moundir a notamment dû réapprendre à marcher et à lire après son hospitalisation. Moundir a notamment dû réapprendre à marcher et à lire après son hospitalisation.[Winamax/Caroline Darcourt]

Atteint d’une forme grave du Covid-19, il y a un an et demi, Moundir a mené un long combat. Nous l'avons rencontré à Bratislava (Slovaquie), où il assouvit sa passion pour le Poker au Winamax Poker Open. Pour CNEWS, il témoigne des moments très difficiles qu'il a traversés, pendant et après la maladie.

Comment allez-vous ?

Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. Sur les 80% de mon poumon infecté, il m’en reste plus que 1%. Il y a eu un très gros travail et beaucoup d’abnégation pour en arriver là. Ce n’était pas facile. Mais avec de la patience et du travail, j’ai retrouvé la santé. Depuis deux mois, j’ai réussi à reprendre le sport à fond avec ma nutritionniste. Je suis pratiquement à deux entraînements par jour quatre fois par semaine. Et je vais continuer jusqu’à ce que je retrouve toute mon amplitude respiratoire.

Est-ce que cela veut dire que vous êtes complétement guéri ?

J’ai encore de petites gênes. J’ai été atteint d’un Covid long, et on n’en sort jamais indemne. Le corps a été tellement détruit et chamboulé qu’on ne récupère pas en six mois. Le médecin m’avait dit qu’il fallait récupérer en trois ans, mais je ne voulais pas attendre tout ce temps. Ça fait maintenant un an et demi et je suis sur la bonne voie, même s’il me reste encore des résidus de Covid.

Avez-vous encore des séquelles ou vivez-vous normalement ?

J’ai retrouvé une vie normale, même s’il reste encore quelques séquelles, notamment au niveau de la mémoire. Parfois, quand je lis ou je parle, il m’arrive de ne plus trouver certains mots. Mais j’ai quand même moins de pertes de mémoire qu’au début. C’est comme si j’avais eu une réinitialisation de la mémoire, et il faut encore un peu de temps pour que tout se remette complètement en place. Il a fallu aussi que je réapprenne à marcher, à lire, à me laver et que mon corps se remette de tout ce qui lui a été injecté. On n’en ressort jamais indemne et la rééducation a été très dure. La convalescence post-Covid a aussi été une souffrance absolue.

Plus que la période d’hospitalisation ?

Quand tu as le Covid, même s'il y a beaucoup de souffrance, tu ne peux pas faire grand-chose. Tu restes allongé, tu ne sens plus certains de tes membres… Par contre, quand on te demande de sortir pour laisser ta place, tu dois tout réapprendre et c’est terrible. Je n’arrivais même pas à monter une marche. C’est comme si la communication entre mon cerveau et mon corps était coupée. C’est vraiment un long combat.

Quelle a été l’importance de vos proches durant cette période ?

Elle a été primordiale. Mon frère a été d’une très grande aide. C’est lui qui me sortait, qui m’aidait à marcher. L’amour de mes proches a vraiment été essentiel pour pouvoir m’en sortir. Ainsi que l’amour des gens. J’ai reçu énormément de soutien. J’ai été très surpris. 

Je n'y retournerai pas une deuxième fois. Car, cette fois, j'y reste

Mais ce qui a été très compliqué pour moi, c’était de ne pas pouvoir voir mes enfants pendant trois mois. Quand j’ai pu les retrouver, ils avaient grandi. Et quand on est père de famille, c’est le genre de moment qu’on ne veut pas manquer. Ça m’a forcément fait de la peine. Mais les revoir a été une véritable bouffée de bonheur.

Est-ce douloureux de parler encore aujourd’hui de cette période ?

Désormais, j’en parle très rarement car comme je dis toujours il faut savoir avancer dans la vie. J’ai eu cette épreuve, je l’ai surmontée, même si j’ai frôlé le pire, et maintenant je regarde devant moi. Mais c’est vrai qu’à chaque fois que j’en parle, je me dis que je n’y retournerais pas une deuxième fois. Car, cette fois, j’y reste. C’est trop dur.

Justement, désormais, faites-vous encore plus attention ?

Mais j’ai toujours fait attention. J’avais toujours le masque et un gel hydroalcoolique à portée de main. Mais il était dit que je devais passer par cette épreuve et je n’ai pas pu y échapper. D’autres ont réussi à passer à travers, alors que moi j’ai été frappé de plein fouet. C’était le destin, je l’avais accepté. Ainsi que son issue.

Êtes-vous ressorti encore plus fort de cette épreuve ?

Il n'y a pas de surhommes dans la maladie, mais je ne suis pas quelqu’un qui baisse les bras. Ça fait partie de mon ADN. Je me bats toujours jusqu’au bout. Quand j’ai été malade, mon but a toujours été de reprendre ma vie là où je l’avais laissée.

Quel a été votre premier plaisir, une fois sorti de l’hôpital ?

Ça va peut-être en étonner certains, mais le premier plaisir a été de dormir. Sereinement. Je voulais dormir au calme car, à l’hôpital, c’était infernal entre la souffrance et les piqûres toutes les trois heures. On ne dort pas à l’hôpital, surtout au service des maladies infectieuses.

Vous êtes un grand amateur de poker. A partir de quand avez-vous pu rejouer ?

Je suis sorti de l’hôpital en mai 2021 et j’ai rejoué pour la première fois en live en décembre à l’occasion des Championnats du monde à Las Vegas. J’avais progressivement commencé à reprendre des cours mais je n’ai pas pu rejouer avant. C’était impossible pour moi. Mais c’est comme le vélo, c’est revenu au fil du temps et j’ai retrouvé le plaisir de jouer avec l’ensemble de la Team Winamax comme durant ce week-end au WPO à Bratislava (Slovaquie).

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