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Une aide internationale au secours des Philippines

Des habitants de Guiuan en regardent d'autres occupés à piller un entrepôt, après le passage du typhon Haiyan, le 11 novembre 2013 [Ted Aljibe / Pool/AFP]

Les appels à l’aide internationale se sont multipliés hier pour porter secours aux sinistrés. Plus de 10 000 personnes auraient péri.

 

Des villages rayés de la carte, des survivants errant dans les décombres, prêts à se battre pour quelques miettes, une odeur de putréfaction dans l’air… Une atmosphère de fin du monde règne depuis ce week-end dans la région de Leyte, dans le centre des Philippines, frappée de plein fouet samedi par le typhon Haiyan. Alors que le fléau a touché hier le Vietnam, il a considérablement baissé en intensité, passant en catégorie 1 alors qu’il était en catégorie 5 lorsqu’il a semé la désolation aux Philippines. Le bilan atteindrait 10 000 morts dans l’archipel, un chiffre qui devrait augmenter tant les dégâts ont été immenses. Les secours tentaient ainsi de s’organiser pour éviter que la situation n’évolue vers une crise humanitaire majeure.

 

Un défi logistique

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (BCAH), plus de 330 000 personnes ont été déplacées et 4,3 millions touchées d’une manière ou d’une autre par le typhon, dans trente-six provinces des Philippines. Selon l’Unicef, jusqu'à 4 millions d’enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences du typhon.

Face à une telle situation, les secouristes doivent composer avec de nombreux obstacles. «Les zones dévastées sont compliquées à approcher car on est dans un archipel, explique Bruno David, de l’ONG Action Contre la Faim (ACF). Et les routes sont coupées, tout comme les moyens de communication. Il s’agit d’un véritable défi logistique.» L’objectif, dans l’immédiat, consiste à fournir aux populations de quoi survivre : de l’eau potable, de la nourriture, mais aussi des kits d’hygiène pour tenter d’éviter la propagation d’épidémies. L’autre défi, pour les autorités, est d’assurer la sécurité. Des centaines de soldats et policiers ont été déployés hier à Tacloban, ville de 220 000 habitants totalement dévastée et en état de choc, pour faire cesser les pillages.

 

Mobilisation internationale

Afin de pouvoir assurer leur mission, les ONG françaises en appellent aux dons. «Affréter des avions coûte cher et on a vraiment besoin d’un soutien massif», souligne Bruno David. Les Etats et organisations internationales sont aussi mobilisés. Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a organisé le transfert de 40 tonnes d’aide alimentaire, alors qu’un avion cargo de l’Unicef transportant 60 tonnes de produits doit arriver demain. La Commission européenne a, quant à elle, débloqué 3 millions d’euros. Quatre-vingt-dix marines et deux avions C-130 de l’armée américaine remplis de vivres et de matériel sont également arrivés. Et l’armée israélienne a envoyé des experts dans les domaines de la recherche, du sauvetage et de la médecine, afin d’évaluer les besoins. Malgré la solidarité internationale, il faudra des mois, voire des années, avant que la situation ne revienne à la normale. Au milieu du chaos, l’espoir restait possible. Un bébé est né hier à l’aéroport de Tacloban, où s’étaient rassemblés des rescapés. Il a été baptisé Bea Joy, en mémoire de sa grand-mère, emportée par les flots. 

 

Couvre-feu à Tacloban

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