En direct
A suivre

On a visité l'exposition «Cinémode» de Jean-Paul Gaultier à la Cinémathèque française

Couturier iconoclaste et cinéphile averti, Jean-Paul Gaultier, qui a tiré sa révérence l’année dernière après 50 ans de carrière, investit la Cinémathèque de Paris pour raconter au grand public sa propre histoire du cinéma.

Le temps d’une exposition, baptisée «Cinémode par Jean Paul Gaultier», et qui ouvre ses portes ce mercredi 6 octobre, l’enfant terrible de la mode met en lumière les liens croisés entre la haute-couture et le 7e art, et s'attache à montrer de quelle manière certains films ont nourri son imaginaire.

Du vestiaire masculin de Marlene Dietrich, aux robes de Marilyn Monroe, en passant par le justaucorps de Superman, au total, ce parcours éclectique est jalonné d’une centaine de pièces.

webp.net-resizeimage_4_copie_615ae93f8e54e.jpg

©CNEWS

Toutes ont été remises dans leur contexte avec des extraits de films, dont «Huit Femmes», de François Ozon, des photos, ou des affiches, et articulées autour de plusieurs thèmes.

«Falbalas», sa première école de mode

Le créateur du fameux corset aux seins coniques et du smoking pour femme met d’abord l’accent sur «Falbalas» (1945), le film de Jacques Becker, qu’il a découvert à l’âge de 13 ans.

webp.net-resizeimage_4_copie_2_615ae9d889083.jpg

©CNEWS

Ce mélodrame a été «sa première école de mode, sa bible». «Après avoir vu ce film, et surtout le défilé final, qui allie spectacle et mode, j’ai su que je voulais devenir couturier», a-t-il confié auprès de CNEWS.

l’évolution des archétypes féminins et masculins

Plus loin, il nous montre aussi le mélange des genres, l’un des fondements de son univers, sur les podiums et le grand écran, mais aussi de l’évolution des archétypes féminins et masculins.

On passe des personnages de femmes fatales, à l’image de Marilyn Monroe, «qui étaient sous les règles hollywodiennes», aux héroïnes rebelles, comme l’actrice française Brigitte Bardot, «une femme révolutionnaire et libre».

Puis du cow-boy John Wayne et Marlon Brando qui, vêtu d’un débardeur dans «Un tramway nommé Désir», fait figure de véritable rupture. «Il a incarné la sensualité chez l'homme, mais d'une façon subtile», a expliqué Jean-Paul Gaultier. 

webp.net-resizeimage_4_615ae8d95f2c5.jpg

©CNEWS

«La femme a de plus en plus de pouvoir, de force»

«J’ai voulu montrer les changements de représentation de l’homme et de la femme». Cette dernière a «de plus en plus de pouvoir, de force, on le voit dans «Titane» de Julia Ducournau (la dernière Palme d’or, NDLR)», tandis que son homologue masculin, «devient plus féminin, un homme objet», a-t-il détaillé. 

«La société change et la mode comme le cinéma doit être le reflet de son évolution», a ajouté celui qui a imaginé les ensembles cultes du film de Luc Besson «Le cinquième élément», et les costumes déjantés pour les films de Pedro Almodovar, avec qui il partage une vision du monde sans préjugés.

A la fin du parcours, les visiteurs pourront admirer des ensembles signés Yves Saint-Laurent, puis la «Robe de mariée» conçue par Jean-Paul Gaultier, visible dans la scène de défilé d'«Absolument fabuleux», réalisé par Gabriel Aghion (2001).

Sa longue traîne «façon rideau vénitien», de 25 mètres de long, guidera le visisteur jusqu'à la sortie.

webp.net-resizeimage_4_copie_4_615aeefdeb8b9.jpg

©CNEWS

En parallèle de cette sublime exposition, conçue avec les mêmes codes qu’un défilé, et dédiée à son amie la cinéaste Tonie Marshall, qui avait travaillé sur cette exposition avant son décès en mars 2020, plusieurs projections de films, présentées par Jean-Paul Gaultier, auront lieu les dimanches 17 et 24 octobre.

«Cinémode par Jean Paul Gaultier», du 6 octobre 2021 jusqu'au 16 janvier 2022, La Cinémathèque française, Paris 12e. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités