Quelques jours après son appel à venger Charlie Hebdo et à la suite de la prise d'otages dans une épicerie casher à Vincennes, les Anonymous ont frappé. Le groupe de hackers a mené plusieurs cyber-attaques contre des réseaux djihadistes ce week-end.
"Attendez-vous à une réaction massive et frontale de notre part car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement" écrivait le groupe Anonymous dans un message publié sur Pastebin.com quelques heures après la nouvelle de l'attentat terroriste contre le journal Charlie hebdo le 7 janvier.
Condamnant cet "assaut inhumain" contre la liberté d'expression, un homme portant un masque des Anonymous déclarait "la guerre aux terroristes" dans une vidéo diffusée le 8 janvier sur YouTube.
"Nous allons surveiller toutes vos activités sur Internet, nous fermerons vos comptes sur tous les réseaux sociaux", prévenait-il alors. Un compte Twitter dédié à l'opération de contre-attaque baptisé #OpCharlieHebdo était créé le même jour.
Opération #OpCharlieHebdo
Le groupe de hackers est passé à l'action vendredi en publiant sur Pastebin.com une trentaine d'adresses de comptes Twitter, présentés comme appartenant à des extrémistes islamistes, qui ont été pour la plupart supprimés.
L'opération #OpCharlieHebdo a continué ce week-end. Le 10 janvier, les Anonymous ont frappé plus fort en dévoilant cette fois une nouvelle liste de plus de cent comptes Twitter et d'une vingtaine de profils Facebook de radicaux. Le collectif a également bloqué le site internet de propagande djihadiste ansar-alhaqq.net.
#TangoDown : http://t.co/rHJrjTZ8mA Expect us. #JeSuisCharlie #OpCharlieHebdo #CharlieHebdo pic.twitter.com/RK7gBWr8QS
— OpCharlieHebdo (@OpCharlieHebdo) 10 Janvier 2015
Le travail des enquêteurs plus difficile ?
Cependant l'opération n'obtient pas la faveur de tous les internautes. Certaines voix s'élèvent pour critiquer cette cyber-attaque qui, en bloquant des comptes et des sites djihadistes, risquerait de compliquer les enquêtes.
"Ce n'est pas en lançant des dénis de service (ndlr, lorsqu'un site internet est inondé de requêtes pour le mettre hors service) que l'on va régler quoi que ce soit", a expliqué un blogueur qui travaille dans la sécurité informatique à l'AFP.
"A partir du moment où on attaque les réseaux sur lesquels [les djihadistes] communiquent entre eux, on interfère dans le travail des enquêteurs", prévenait-il.