Un youtubeur espagnol a décidé de poursuivre Google Espagne pour «licenciement abusif», après avoir constaté que sa chaîne était privée de revenus publicitaires.
Une plainte qui pourrait changer le lien entre les créateurs de contenus et Google. Jota Pov, un youtubeur espagnol, va poursuivre en justice Google, propriétaire de YouTube, après avoir vu sa chaîne privée de ses revenus publicitaires. Selon le syndicat UGT, qui soutient le créateur de contenu dans sa démarche, cette pratique s’apparente à un «licenciement abusif».
Sur les réseaux sociaux, le youtubeur a déclaré qu’il n’avait «pas d’autre choix que de faire s’asseoir YouTube sur le banc des accusés».
‼ Hola gente, NO me ha quedado más remedio que SENTAR en el BANQUILLO a Youtube. Iré aportando más info al respecto.
https://t.co/tiUU3uEBx4@googleES @googleespanol@youtube @teamyoutube @ytcreadores @YouTubeCreators @YouTubeLATAM pic.twitter.com/hGndqozOUo— Jota POV (@Jota_POV) November 22, 2023
D'après l'UGT, qui réclame l'indemnisation du youtubeur, la plateforme avait décidé de démonétiser de «manière unilatérale» la chaîne YouTube «Ultimo Bastion» (dernier bastion) de Jota Pov, suivie par environ 18.000 personnes, le privant de revenus publicitaires.
«La plainte, préparée par les services juridiques de l'UGT, a été déposée contre Google Espagne, propriétaire de YouTube dans le pays», pour «licenciement abusif», a indiqué, dans un communiqué, le syndicat, qui précise qu'un accord de conciliation a échoué et que le procès se tiendra le 26 juin 2024.
Vers la reconnaissance d'une relation de travail entre les youtubeurs et Google ?
Le syndicat espère en effet prouver, grâce à cette procédure, l'existence d'«une relation de travail» entre un créateur de contenus et Google, en raison de la «dépendance» du youtubeur vis-à-vis de la plate-forme pour obtenir une rémunération en échange de ses contenus. De son côté, Google Espagne estime que les créateurs de contenus «ne sont pas des employés de YouTube».
L'Espagne a été une pionnière en Europe en adoptant la loi dite «riders», entrée en vigueur en août 2021, qui a introduit dans le code du travail espagnol une «présomption de salariat» pour tous les coursiers utilisant les applications de livraison, telles que Uber Eats ou encore Glovo.
Les livreurs sont ainsi devenus des salariés pouvant bénéficier des protections découlant de ce statut, grâce à un accord conclu entre le gouvernement, les principaux syndicats espagnols et le patronat.