Toujours plus connectés et branchés sur les réseaux sociaux, les mineurs s'exposent aussi aux vols de données. Alors que le Safer Internet Day se tiendra ce mardi 6 février, le programme Internet sans crainte livre de nombreuses recommandations à l'attention des parents.
Responsabiliser les enfants dès 8 ans
Cela peut paraître évident, mais encore beaucoup de parents ne prennent pas assez au sérieux l'éducation numérique de leurs enfants, comme l'expliquait Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialisée dans les pratiques numériques lors d'une conférence organisée par TikTok : «Dès 8 ans, il convient de responsabiliser les enfants. Il est acquis que les parents interviennent pour expliquer à leurs enfants qu'il faut regarder à gauche et à droite avant de traverser la rue. Il convient donc d'aider l'enfant à se construire en lui donnant les bonnes pratiques autour du numérique. Il est d'ailleurs important que les parents eux-mêmes sachent utiliser ces outils pour mieux les comprendre. Prenons le rapport à l'image et le droit à l'image par exemple : les parents peuvent sensibiliser les enfants en leur demandant leur accord à chaque fois qu'ils veulent les prendre en photo ou faire une vidéo et les publier sur les réseaux sociaux. L'idée étant de leur faire comprendre qu'il est important d'avoir le consentement des personnes et qu'ils ont le droit de refuser».
En ce qui concerne les vols de données, il convient là encore d'être pédagogue et d'expliquer ce que l'enfant laisse comme traces sur Internet s'il n'y prend pas garde. Une photo avec un camarade, son âge, son adresse, etc. sont autant d'informations qui pourraient être utilisées à mauvais escient et surtout contre leur gré. Et surtout, choisir là encore un mot de passe fort (le début des paroles d'une chanson, d'une comptine...) afin que l'enfant retienne facilement l'accès à certains comptes verrouillés.
Créer plusieurs boîtes mails
Lorsque vient l'âge de créer la première boîte mail, il est conseillé par la CNIL d'en créer plusieurs pour différents usages. Idéalement, une pour échanger avec ses amis (à ne partager qu'avec eux et à ne donner à personne), une autre pour accéder à des jeux et une autre pour les réseaux sociaux. L'idée étant que si des tiers peuvent récupérer leurs deux dernières adresses e-mail pour envoyer des spams et des pubs ciblées, celles-ci puissent être ignorées.
Installer un contrôle parental
Verrouiller l'accès à certaines applications et restreindre les usages sont des options intéressantes et accessibles par le biais des contrôles parentaux. Tout smartphone, tablette, console ou PC en propose, tandis que certaines applications permettent également de verrouiller certains paramètres. Les contrôles parentaux permettent en outre de gérer le temps d'écran et d'empêcher certaines applications, logiciels et jeux d'être installés, voire de verrouiller l'accès à des sites internet. Un bon moyen d'éviter de voir fuiter des données personnelles sur des plates-formes ou services douteux.
Toutefois, les contrôles parentaux ont certaines limites et s'ils peuvent accompagner les enfants jusqu'à 8-9 ans, il est conseiller de sensibiliser les pré-ados et adolescents davantage que de passer par l'interdiction, qu'«ils chercheront toujours à contourner», ajoute Vanessa Lalo.
Opter pour des groupes de discussion fermés
Du côté des messageries pour les moins de 12 ans, plusieurs proposent des échanges sécurisés en mode privé, comme la française Xooloo Messenger Kids. Celle-ci mise sur un chat sécurisé ouvert aux plus jeunes avec la possibilité pour les parents de savoir (via leur compte lié) avec qui converse leur enfant et quels amis y sont associés. Pour les adolescents, l'usage d'application comme Signal ou Olvid est également à envisager dans le sens où elles ne récoltent aucune donnée et où il convient de lancer une conversation par le biais d'une invitation. L'idée étant surtout d'imposer des discussions dans un cercle fermé, où aucun autre tiers peut s'immiscer. En tant que parents, n'hésitez pas à créer un groupe avec vos enfants et en accord avec les autres parents de leurs amis.
Les réseaux sociaux pas avant 13 ans
Toujours séduisants, avec le boom de TikTok et Instagram, les réseaux sociaux sont au cœur de nombreux problèmes (vols de données, cyberharcèlement, géolocalisation à distance...) pour les jeunes qui ne prêteraient pas attention à quelques règles élémentaires. La première chose à savoir est que le RGPD et la loi française interdisent l'accès au réseaux sociaux avant 13 ans. Un point que tous les réseaux suivent en demandant d'inscrire leur date de naissance aux nouveaux venus, ainsi qu'une autorisation parentale. Toutefois, certains collégiens vont contourner cela en mettant une fausse année de naissance par exemple et certifier avoir eu l'accord de leurs parents. Selon une étude Ifop pour Kaspersky France (publiée le 7 février 2022), 15 % des 6-11 ans ont un compte sur WhatsApp, 14 % sur TikTok, et 12 % sur Facebook et Snapchat.
Il convient de rester vigilant sur ce point et de demander à vos enfants d'avoir un accès au contenu de leur portable pour vérifier les applications installées dedans.