Avec plus de 76 milliards de dollars de bénéfices net annuels en 2021, Google (groupe Alphabet) a signé une nouvelle année record. Mais l'année 2022 pourrait marquer un tournant pour le géant, menacé de démantèlement par des politiques américains.
Les résultats annuels communiqués par le groupe mardi 1er février ont donné le sourire aux actionnaires qui voient là les revenus doubler par rapport à 2020, qui fut déjà une année au beau fixe. Les derniers mois ont également été synonyme de revenus conséquents, puisque le quatrième trimestre a rapporté, à lui seul, 75,33 milliards de dollars de chiffre d'affaires (en hausse de 32% par rapport à la même période en 2020), dégageant au passage 20,64 milliards de bénéfice net, selon le communiqué de résultats transmis aux médias.
Sur l'année 2021, le groupe a su surfer sur le boom du télétravail et du commerce en ligne qui ont tous deux boosté les usage du célèbre moteur de recherche et de sa plate-forme YouTube. Les marques y ont donc investi en masse, ces services dégageant 61 milliards de dollars de recettes publicitaires.
Selon le cabinet eMarketer, cité par l'AFP, cette croissance devrait se poursuivre en 2022 où la publicité numérique «devrait rapporter plus de 171 milliards de dollars à Google cette année, soit 30 % du gâteau mondial, juste devant Meta (Facebook) qui représent 23,7 % de parts de marché».
Une position qui fait grincer des dents
Des parts importantes qui traduisent toutefois une position dominante des deux groupes et qui fait l'objet de vives critiques aux Etats-Unis de la part de politiciens. Si récemment le groupe a été condamné à payer de lourdes amendes en Europe, de nouvelles enquêtes pointent du doigt certaines pratiques. Début janvier, des dirigeants hauts placés de Google et de Meta ont été accusés par des Etats américains d'avoir passé un accord illégal en 2018 pour asseoir leur domination du marché de la pub en ligne.
A Washington, des élus préparent actuellement des lois anti-trust «pour mettre fin aux monopoles des géants informatiques». Mais «Alphabet va devoir mener la bataille la plus difficile des Big Tech. Malgré la taille d'Apple et la mauvaise réputation de Meta (Facebook), Google est perçu comme l'entreprise la plus en difficulté dans ce domaine aux Etats-Unis», affirme à l'AFP l'analyste Scott Kessler de Third Bridge.