En raison de la cinquième vague de Covid-19, les rassemblements en intérieur sont désormais limités à 2.000 personnes. Les meetings politiques échappent néanmoins à cette nouvelle règle, suscitant une certaine incompréhension du monde artistique.
Le Premier ministre Jean Castex a effectué lui-même cette distinction ce 27 décembre lors de la conférence de presse faisant suite au conseil de défense sanitaire.
Plusieurs artistes s'en sont ensuite amusés sur Twitter. «Je me présente en tant que président de la République !», a ironisé par exemple le chanteur Eddy de Pretto, avant de publier un récapitulatif de sa tournée. «J'organise des meetings ici !»
J’organise des meetings ici : pic.twitter.com/qzXFCvkU3H
— Eddy de Pretto (@eddydepretto) December 27, 2021
En plus des jauges de spectateurs (2.000 en intérieur, 5.000 en extérieur), il sera désormais interdit d'assister à un concert debout, d'y boire ou d'y manger. Là encore, les meetings politiques sont exemptés de toutes ces règles. Cette mesure a laissé perplexe Julien Doré, ainsi que la chanteuse Hoshi.
— Golden Julien (@jdoreofficiel) December 27, 2021
C’est bon je peux faire mes concerts https://t.co/MhG1cSekJj pic.twitter.com/lih1x4XhwE
— Hoshi (@HoshiOfficial) December 27, 2021
Le slameur Grand Corps Malade, en tournée pour son album «Mesdames», a lui aussi réagi avec humour aux annonces de Jean Castex.
Une protection juridique
«Les activités politiques et électorales sont soumises à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel», s'est justifié Jean Castex. «Elles leur assurent (...) une protection encore plus forte, donc il est clair que les mesures annoncées ne concernent pas les meetings politiques.»
Les meetings politiques et autres réunions publiques avaient déjà créé la polémique le 5 décembre, lors des rassemblements en intérieur de Jean-Luc Mélenchon et d'Eric Zemmour. Respectivement 4.500 personnes et 13.000 personnes y avaient participé. Le pass sanitaire n'avait pas été demandé à l'entrée, alors que les contaminations repartaient déjà en flèche dans l'ensemble du pays. Le pass sanitaire «ne peut pas être exigé pour l'accès à des réunions publiques», avait tranché le Conseil Constitutionnel en novembre.
Même si aucune règle sanitaire ne pèse sur les meetings politiques, la question de leur maintien se pose. La candidate des Républicains Valérie Pécresse a par exemple choisi de limiter son rassemblement du 11 décembre à un conseil de 1.000 personnes. Une décision «responsable», selon son soutien Brice Hortefeux (LR).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin réunira prochainement une commission sur l'organisation de l'élection présidentielle. Un report de celle-ci, prévue en avril 2022, n'est «ni sur la table, ni en dessous de la table, ni dans le placard à côté de la table», avait insisté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le 22 décembre.