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Métavers : la lanceuse d'alerte de Facebook s'inquiète des possibilités d'espionnage de la vie privée

La lanceuse d'alerte Frances Haugen est l'initiatrice des récents Facebook Files. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Auditionnée devant l'Assemblée nationale ce mercredi 10 novembre, la lanceuse d'alerte Frances Haugen a mis en garde les députés sur les projets du groupe Facebook, récemment rebaptisé Meta, lié à son fameux «Métavers».

«Je suis extrêmement inquiète», particulièrement sur la volonté du réseau social de créer de véritables environnements professionnels dans ce "Métavers"», a-t-elle expliqué.

«Imaginons que vous travailliez à la maison et que votre employeur décide de devenir une entreprise du "Métavers"» de Facebook, «vous ne pourrez plus décider si Facebook peut vous espionner ou non...», sous entendant que tout sera forcément imbriqué.

«Le Métavers permettra à Facebook de rassembler des tonnes de nouvelles données sur vous notamment par le biais des capteurs et des micros dans l'environnement de l'utilisateur», a averti Frances Haugen. «C'est un problème important parce que c'est un problème de consentement», a relevé l'initiatrice des récents Facebook Files.

Remettre les réseaux sociaux à l'échelle humaine

Parallèlement, la lanceuse d'alerte américaine a également défendu la possibilité de proposer des réseaux sociaux «à échelle humaine», débarrassés des mécanismes «d'hyper-amplification», qui alimentent la désinformation et la propagation de contenus haineux.

«Nous pouvons remettre les réseaux sociaux à l'échelle humaine, revenir en arrière jusqu'en 2008 ou 2009, où notre fil d'actualité était constitué de contenus générés par nos amis», a déclaré Frances Haugen devant les membres de la commission des Lois et de la commission des Affaires économiques.

«Facebook a mené des expériences là-dessus ces dernières années: si votre famille et vos amis constituent une plus grande partie de ce que vous voyez, vous avez moins de discours haineux, moins de polarisation, moins de nudité, moins de violence», a-t-elle souligné.

Venue en Europe pour défendre ses révélations, notamment au Web Summit de Lisbonne (Portugal) et au Parlement européen, Frances Haugen a expliqué que si «Facebook nous dit qu'il est au courant des problèmes d'hyper-amplification de contenus problématiques, nous n'avons jamais accès aux données qui nous permettraient d'estimer les progrès qui sont faits» pour y remédier. Facebook devrait être contraint de les fournir «toutes les semaines», a-t-elle plaidé.

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