Lorsqu'on parle de nouvelles technologies, les Français se montrent curieux mais témoignent également de vraies carences quant à leur fonctionnement et aux risques numériques qui les accompagnent. C'est l'enseignement partagé par une étude menée par Harris Interactive pour l'Inria publiée ce mardi 19 octobre.
Un document que CNEWS a pu se procurer en avant-première et qui révèle encore de nombreuses disparités. Il en ressort que si «82 % des Français pensent que les technologies sont sources de progrès, 60 % d’entre eux estiment qu’ils ont du mal à être informés sur les risques numériques» liés à celles-ci.
Le baromètre met en avant une confiance relativement limitée dans cet avenir digital, puisque seule la moitié des Français (54 %) estime qu’il est possible d’utiliser les technologies numériques «en toute confiance et en toute sécurité». Ce document explique ainsi que «l'utilisation des technologies se vit comme rarement gratuite et saine, tandis que des doutes s'installent sur la finalité de l’usage des données qui impliquent de la méfiance dans les usages, mais aussi des sentiments anxiogènes sur le développement des sciences et plus profondément, des doutes sur le possible avenir de l’Homme au sein d’une société numérisée».
Un paradoxe français
Cette vaste étude menée auprès de 2.046 Français en mai dernier «met en lumière un véritable paradoxe : d’une part, les Français s’intéressent fortement à l’usage des technologies et à ses conséquences notamment en termes de protection des données, mais, d’autre part, ils ne montrent pas d’intérêt fort pour le fonctionnement de ces technologies, et encore moins pour les sciences qui les irriguent», analyse ainsi Bruno Sportisse, PDG de l'Inria, l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique.
Avant de poursuivre : «ce paradoxe souligne l’importance de la diffusion de la culture scientifique et technologique dans le numérique et incite fortement Inria et les acteurs de la recherche publique à assumer davantage leur rôle dans ce domaine. L’évolution du niveau de connaissance doit permettre aux citoyens d’agir en conscience et en responsabilité.»
Enfin, si l'étude met en exergue un manque certain d'informations, elle souligne naturellement que 80 % des Français estiment qu'il est prioritaire de mieux former la population aux enjeux du numérique.