Twitch est dans le collimateur de certains de ses utilisateurs. Sur Twitter, le hashtag #ADayOffTwitch («Un jour sans Twitch») s'est propagé, incitant à boycotter cette plate-forme de diffusion en direct pour la journée du mercredi 1er septembre. Ceux qui sont à l'origine du mouvement dénoncent le harcèlement en ligne, jugé de plus en plus récurrent sur Twitch.
Avec #ADayOffTwitch, les streameurs, qui partagent du contenu en direct sur la plate-forme, veulent attirer l'attention du réseau social, qu'ils jugent peu réactif face aux «raids haineux», devenus plus importants cet été.
Today is #ADayOffTwitch and honestly -- it feels cathartic.
I'll be spending this time with my family, gaming and hanging with friends and just taking a fucking breath.
This is not the end. But fuck, I am going to enjoy today.
That's #MyDayOffTwitch— (@RekItRaven) September 1, 2021
Aujourd'hui c'est #ADayOffTwitch .
Lancé principalement aux states rapport aux divers raids haineux concernant les créatrices/créateurs marginalisés, l'initiative consiste à ne pas utiliser le site mais surtout faire avancer les outils de ban/modération pour empêcher cela ! pic.twitter.com/iDGlRa03pU— mistermv (@mistermv) September 1, 2021
Ce phénomène se traduit par des attaques massives au cours desquelles un groupe d'utilisateurs investi l'espace de conversation d'un streameur pour le saturer d'insultes. Certains harceleurs créent même des bots, des programmes informatiques conçus pour générer automatiquement un grand nombre de messages discriminatoires. La couleur de peau, l'identité de genre, l'orientation sexuelle ou la confession religieuse des victimes sont souvent visées.
Le mouvement de boycott de Twitch a notamment été lancé par celle qui se fait appeler RekItRaven. Cette trentenaire noire et non-binaire (c'est à dire qui ne s'identifie ni au genre masculin ni au genre féminin) utilise la plate-forme pour diffuser ses parties de jeux-vidéo en direct. Elle a suffisamment gagné en notoriété pour en faire son métier : en tant qu'«affiliate», la jeune femme est rémunérée pour le contenu qu'elle partage.
«Twitch doit mieux faire»
Mais depuis quelque temps, RekItRaven ne peut pas se connecter sans être agonie d'injures. A tel point qu'elle mobilise désormais des modérateurs bénévoles à chacune de ses sessions en ligne, dans l'espoir de bloquer ses harceleurs. Refusant de voir cette situation se poursuivre, la jeune femme a dans un premier temps créé le hashtag #TwitchDoBetter («Twitch doit mieux faire»), pour demander à la plate-forme, détenue par Amazon, de développer de meilleurs outils pour protéger ses usagers.
Le réseau social a promis des correctifs mais ceux qui subissent la haine en ligne estiment que la réponse tarde à venir. Ils ont donc organisé cette journée de boycott, davantage en signe de solidarité entre victimes que pour pénaliser Twitch. «Je pense qu'il est important de s'unir pour le bien de tous ceux qui ont été touchés et de montrer que nous ne reculerons pas», explique RekItRaven à The Verge.