En obtenant 178 millions d'euros après une levée de fonds record début mars, la société Vestiaire Collective vient de rentrer officiellement dans le club très fermé des Licornes françaises de la Frenche Tech. Un statut qu'une société obtient après avoir dépassé le milliard d'euros de valorisation.
Ce mardi 9 mars, le secrétaire d'Etat en charge de la transition Numérique, Cedric O, est symboliquement venu remettre ce «titre» à Maximilian Bittner -CEO de la société-, saluant la success story de ce service lancé en 2009, par Sophie Hersan et Fanny Moizant.
Il faut souligner que tous les voyants sont au vert pour Vestiaire Collective qui a vu son activité bondir en 2020, renforcée par la crise sanitaire et la croissance sans précédent enregistrée par les sites de vente en ligne. Cette société compte désormais 11 millions d'utilisateurs, 400 salariés et son activité, centrée sur la revente de vêtements, chaussures, sacs, montres et bijoux de luxe a enregistré l'an passé une croissance de 100 %. Un segment sur lequel les grands groupes du secteur de la mode voient un avenir.
Un marché mondial concurrentiel
«Vestiaire Collective est la 11e licorne et cela représente d'abord l'ambition économique de la French Tech. Nous avons besoin de très grandes entreprises dans le numérique, afin de créer de l'emploi, pour protéger notre modèle social et également tenir tête aux Américains et aux Chinois dans le cadre de la concurrence internationale. De plus, Vestiaire Collective s'inscrit dans le luxe et la mode durable. Ceci s'inscrit dans le prolongement du savoir-faire français qui se perpétue, mais aussi dans la mode durable liée à la transition environnementale», a expliqué Cédric O lors de sa visite des locaux. Le secrétaire d'Etat a rappelé qu'outre la mode, Vestiaire Collective est également une société ancrée dans la technologie avec son site internet et sa plate-forme qui emploie également une centaine d'ingénieurs.
De son côté, Maximilian Bittner a tenu à souligner qu'il sagit d'un «marché mondial concurrentiel où avoir l'appui du gouvernement français pour promouvoir l'activité de Vestiaire Collective est une aide précieuse. Les consommateurs ont aujourd'hui changé leur approche et leur comportement sur le marché de la mode notamment. Ils changent plus souvent de vêtements que par le passé, mais ils sont également conscients de cela et ont des attentes envers les marques qu'ils aiment, tandis qu'ils adoptent un attitude plus responsable. C'est là que le marché de la seconde main intervient.»
Plus de 3 millions d'articles en vente
Le groupe Kering (Gucci, Balenciaga, Boucheron,...), secondé par Tiger Global, a ainsi investi massivement dans Vestiaire Collective et vient d'entrer à son conseil d'administration. La volonté du groupe de luxe est de porter le site sur le plan international, avec l'idée de miser sur le savoir-faire français dans le milieu du luxe. Vestiaire Collective a en effet ajouté au marché de seconde main, une étape importante qui vise à authentifier les produits mis en vente, afin d'éviter les contrefaçons encore fréquentes dans ce domaine. Une forme de dépôt-vente en ligne qui séduit la clientèle. Le luxe représente ainsi les trois-quarts des produits mis en vente sur la plate-forme qui proposait début 2021 plus de 3 millions d'articles à la vente.
Déjà présente en Asie, notamment à Singapour et à Hong-Kong, la société Vestaire Collective devrait prochainement partir à la conquête des Etats-Unis. Ses dirigeants avancent un marché mondial potentiel estimé à plus de 60 milliards d'euros par an. En France, le marché annuel de la mode d'occasion est estimé à un milliard d'euros, avance Vestiaire Collective.