C'est sans doute l'une des conséquences de la crise actuelle. Pour Noël, les Français auront un budget serré et les économies se feront aussi du côté des produits high-tech, poste de dépenses important en cette période.
Le récent baromètre Ifop pour Boulanger autour des objets connectés confirme cette tendance, puisque 50 % des sondés se déclarent prêts à acheter du reconditionné. Une proportion en hausse de 2 points par rapport à 2019.
Selon cette étude, la «hausse est encore plus notable chez les 18-24 ans qui sont 64 % à le déclarer (+ 4 points par rapport à 2019)». L'idée étant «de maîtriser leur budget 49 % des Français et de préserver les ressources naturelles (35 %)», analyse le sondage.
Une attitude à mettre en relation avec la crise sanitaire et ses répercussions économiques qui impactent le budget des ménages. A titre de comparaison dans le secteur automobile, il se serait vendu plus de 500.000 véhicules d'occasion chaque mois depuis mai dernier contre 100.000 neufs, selon AAA Data, le cabinet d’études qui recueille les données d’immatriculation auprès du ministère de l’Intérieur.
Un engouement à relativiser
Une tendance également suivit dans le marché high-tech. Toutefois il convient de relativiser car même si la moitié des consommateurs font part de cette intention d'acheter des appareils high-tech de seconde main mais entièrement reconditionnés à Noël, seulement 2,2 millions de Français sont passés à l'acte d'achat en 2019. En atteste les ventes de smartphones, produits phares de ce secteur. «Aujourd'hui, le reconditionné représente 10 % du marché total des smartphones en France», tempère David Mignot, PDG de Yes Yes, société spécialisée dans le reconditonnement made in France.
Une marché qui recherche la confiance
Ainsi, beaucoup de consommateurs n'osent pas franchir le pas, tandis que certains se disent déçus par leur premier achat en reconditionné. Trois acheteurs sur dix le serait. Car la profession pâtit d'un problème d'image. «Aujourd'hui, il y a mille façons de faire du reconditionné car ce marché n'obéit pas encore à des normes strictes et les approches sont variables. Certaines sociétés peu scrupuleuses ne changent pas les batteries ou fournissent des chargeurs de mauvaises qualité qui les endommagent. Alors qu'un smartphone reconditionné avec de bonnes pièces peut repartir facilement pour au moins deux années d'usage», souligne David Mignot.
Un élément que l'UFC-Que Choisir pointe du doigt : «Dans le meilleur des cas, le reconditionneur livre des accessoires compatibles, c’est-à-dire respectueux des spécifications techniques de la marque. Malheureusement, il s’agit souvent de chargeurs bon marché potentiellement dangereux».
Notre conseil avant achat est donc de bien vérifier les engagements du reconditionneur sur son site. Celui-ci peut par exemple spécifié que les batteries et les chargeurs ou certains composants sont certifiés compatibles et répondant aux normes. Certains vont même jusqu'à inclure une garantie d'un an dans leur offre. Enfin, plusieurs reconditionneurs font appel à un circuit de reconditionnement 100 % français, dans divers ateliers et usines spécialisées.