Alors que l'Etat a récolté quelque 2,8 milliards d'euros lors de l'attribution des enchères liées aux fréquences 5G, la France s'apprête à entrer dans une phase de déploiement du nouveau réseau mobile. Reste que le calendrier ne s'annonce pas aussi rapide que dans d'autres pays, comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni.
Qui sont les opérateurs concernés ?
Initialement prévues en avril dernier mais repoussées en raison de la crise sanitaire, ces enchères ont permis aux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d'acquérir 11 «blocs» de fréquences aujourd'hui inutilisés. Et, sans surprise, ces quatre opérateurs ont remporté ces enchères. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne.
Orange a ainsi obtenu cinq «blocs» de fréquences en jeu, a précisé jeudi 1er octobre l'Arcep, le régulateur des télécoms. Avant ces enchères, les quatre opérateurs avaient déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans la bande de fréquences allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique, au prix fixe de 350 millions d'euros. Un opérateur ne pouvait pas, au total, acquérir plus de 100 MHz. Et c'est Orange qui a remporté la plupart des fréquences avec au final 90 MHz de spectre, contre 80 MHz pour SFR qui dispose de quatre blocs, et 70 MHz chacun pour Bouygues Telecom et Free, qui auront doit à trois blocs chacun.
La question de l'exposition aux ondes
Au-delà de ces premières enchères, le débat se poursuit entre les pro et les anti-5G. «Le gouvernement entend les interrogations et comprend les demandes de réassurance sur les questions sanitaires et environnementales», a déclaré Cédric O. Le secrétaire d'Etat en charge de la transition numérique présentera, le 8 octobre, les «premières mesures» concernant la consommation énergétique des antennes de téléphonie mobile, avant le lancement à venir d'«un plan de contrôle» sur l'exposition aux ondes 5G. Cédric O promet en outre que les élus seraient «systématiquement» prévenus de l'arrivée d'une antenne 5G puisqu'un comité spécifique sera créé. Sa première réunion est même d'ores et déjà programmée au 22 octobre.
Une nouvelle enchère courant octobre
A ces premières enchères conclues le 1er octobre dernier devra suivre une nouvelle. Baptisée «enchère de positionnement», elle devrait réunir à nouveau les opérateurs téléphoniques courant octobre. «Cette enchère permettra aux lauréats d’exprimer leurs préférences de position dans la bande ainsi que de position relative avec les autres lauréats», souligne l’Arcep. Il devront choisir s'ils préfèrent se situer au centre de la bande ou à ses extrémités, plus susceptibles d'interférences avec d'autres services. Ces enchères devraient toutefois être bien plus modestes comparées aux 2,8 milliards d'euros empochés par l'Etat le 1er octobre.
Une autre étape réglementaire -mais purement formelle- aura ensuite lieu d'ici à novembre. Celle-ci consistera pour l’Arcep à délivrer les autorisations d’utilisation des fréquences et à les faire publier au Journal officiel.
Les premiers forfaits 5G dès décembre ?
Une fois passer toutes ces étapes, les premières commercialisations de services 5G dans certaines villes françaises devraient être proposées à la fin de l'année. Si les secteurs de l'industrie et de l'agriculture sont intéressées pour développer de nouveaux services ou accélérer l'échange de données, côté grand public les opérateurs pourront proposer de nouveaux forfaits 5G. Si ce calendrier est tenu, certains Français pourront utiliser le réseau de 5e génération pour Noël, voire en début d'année prochaine... A condition d'avoir un smartphone compatible et une antenne 5G dans les parages.