Les Français se sentent bien dans leur «moi» virtuel pour faire des rencontres, que celles-ci soient sentimentales, amicales ou professionnelles. Voici le constat dressé par une étude publiée ce lundi 29 juin par Arlington Research pour Kaspersky.
Sans surprise, près de sept sondés sur dix (71,2 %) estiment que «l’usage des technologies numériques les aide à se sentir plus proches de leurs familles et amis», rapporte ce document que CNEWS s'est procuré en avant-première. Surtout, les Français sont 13,2 % à considérer que la technologie encourage à préférer des amitiés virtuelles à des relations réelles.
«Un chiffre qui rejoint celui de nos voisins allemands (13 %), mais qui reste en deçà des Britanniques, pour qui cette proportion monte à 18 %. Toutefois, les Espagnols sont moins de 10 % à y croire. Ce qui reste finalement en adéquation avec les différences culturelles», souligne Tanguy de Coatpont, directeur général France de Kaspersky, spécialisé dans la cybersécurité.
Mais les rencontres virtuelles sont aujourd'hui bien installées. Près d'un tiers des répondants (32,6 %) disent avoir «davantage confiance en eux et être plus sociables lors de rencontres virtuelles». Une réflexion qui est même encore plus installée chez la jeune génération, toujours connectée. Ainsi, 40 % des jeunes issus de la génération Z et même 44 % des millenials y croient.
Les célibataires moins intéressés que les familles
Plus étonnant, l'étude démontre que les célibataires ne sont pas les champions des relations virtuelles. Au contraire, c'est dans le cercle familial que chaque membre du foyer préfère construire son «avatar» pour aller à la rencontre de nouvelles personnes. Ainsi, «36,7 % des personnes vivant dans l’entourage d’enfants, qu’ils soient parents ou non, trouvent qu’il est plus facile de se présenter à leur avantage, via les réseaux sociaux», explique l'étude. L'idée pour les membres d'un même foyer serait ici d'échapper au regard des autres pour se construire une identité différente sur les réseaux et les forums en ligne.
Le sondage souligne d'ailleurs que 49,2 % des personnes vivant seules «ne considèrent pas qu’il soit plus aisé ou rassurant d’offrir une représentation d’eux-mêmes de façon virtuelle». «Vivre seul ne serait donc pas en soi un catalyseur de ces nouvelles "rencontres" virtuelles», ajoute le document.
Des français peu méfiants
Et si les Français semblent à l'aise avec leur double numérique, ils sont bien souvent trop confiants. «Ils n'ont pas conscience des risques qu'ils encourent. Or, le monde virtuel a des conséquences dans le réel», prévient Tanguy de Coatpont, qui invite d'ailleurs les internautes à se rendre sur le site gouvernemental cybermalveillance.gouv.fr. Tentatives d'escroquerie, rançonnage, cyberharcèlement, vol de photos intimes, pédophilie... «Il faut avoir conscience de tous les risques liés à Internet et avoir de bons réflexes, comme utiliser un logiciel pour gérer ses mots de passe et ne jamais avoir les mêmes, toujours avoir conscience que les personnes avec qui on discute peuvent mentir et si l'on n'a pas confiance à 100 % ne jamais rien donner. De même, après avoir rencontré une personne virtuellement, si vous décidez de la voir vraiment, prévenez toujours une personne de votre entourage avant votre rendez-vous. Enfin, si vous êtes victime n'hésitez pas à porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie. Il y a toujours un membre des forces de l'ordre formé pour prendre en charge les victimes de problèmes en ligne», rappelle Tanguy de Coatpont.