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Astronomie : avec l’eVscope, planètes et galaxies s’admirent même en ville

Ce télescope numérique se pilote avec sa propre application mobile. [© Unistellar]

Observer la galaxie du cigare, les amas d'étoiles d'Hercule ou encore Jupiter relève de l'impossible lorsqu'on habite dans une agglomération où la pollution lumineuse est constante. Mais ça, c'était avant. Avec son eVscope, la société française Unistellar met l'exploration spatiale à portée d'yeux de tout un chacun, même des citadins.

Présenté comme «une révolution pour les astronomes amateurs» au gré de différents articles vus sur le web, nous avons voulu tester par nous-même ce télescope bourré de technologie. Un modèle d'une valeur de 3.000 euros qui promet de sonder la voûte céleste de manière intuitive, grâce à son appli mobile dédiée. A ce niveau de prix, cet objet n'oublie pas d'être entièrement motorisé. Surtout, l'eVscope dispose d'un capteur numérique qui permet de prendre des photos instantanément. Un modèle relativement compact qui, sur la balance, n'excède pas les 9 kilos (trépied inclus).

«L'idée ici est de proposer l'équivalent d'un télescope d'un mètre de diamètre», explique pour CNEWS, Franck Marchis, senior astronome au célèbre institut SETI aux Etats-Unis. C'est pourtant sur un miroir de 4,5 pouces de diamètre (environ 11,5 cm) que repose cet appareil d'observation d'un nouveau genre. Ici, le miroir ne réfléchit pas les photons vers la lentille d'observation, mais vers un capteur Sony Exmor. C'est alors par ce système, entièrement numérique, que l'image observée sera décomposée, pour notamment affiner le contraste ou encore éliminer les «parasites» liés à la pollution lumineuse. «Cela reste un instrument d'observation scientifique, on ne triche pas avec ce que le télescope observe», ajoute néanmoins Franck Marchis.

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Et à l'essai, l'eVscope s'avère bluffant ajoutant à l'émotion d'explorer l'espace par nous-même. Afin de préciser, nos conditions d'observations, nous avons utilisé ce télescope dans la nuit du 20 au 21 juin dernier, sous un ciel dégagé, depuis Vincennes (Val-de-Marne), avec un niveau de pollution lumineuse très présent. Téléchargé sur un iPad, pour plus de lisibilité que sur un smartphone, l'application Unistellar invite à relier notre tablette à l'eVscope via son propre réseau Wifi. Une fois les appareils connectés entre eux, le GPS activé et le ciel en vue, il suffit de pointer le télescope vers n'importe quelle constellation, afin de commencer l'observation. L'eVscope se pilote alors avec un pad tactile affiché sur l'écran de la tablette, l'outil étant entièrement motorisé. D'ailleurs, les moteurs s'assurent de rester pointés vers l'objet visé en se calibrant sur la rotation terrestre. Point important, il possède sa propre batterie rechargeable, pour être installé partout.

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Surtout, l'eVscope dispose de sa propre carte du ciel. Celle-ci peut ainsi suggérer plusieurs centaines d'objets célestes à observer. Pour notre part, nous avons notamment appuyé sur l'icône symbolisant la galaxie M82, plus connue sous le nom de galaxie du cigare. Magie, ici il n'y a plus rien n'a faire. Le télescope va s'orienter seul vers celle-ci et pointer vers elle. Seul la molette de mise au point (située à l'arrière du télescope) est à régler, afin de parfaire la vue. L'application invite alors à appuyer sur le bouton enhanced vision (vision augmentée) afin d'amplifier la luminosité des objets perçus. S'ajoute alors la possibilité de faire une photo et d'opérer des réglages à la marge (contraste, temps de pause...). Et voici le résultat (photo ci-dessous). Si l'image a été compressée pour s'afficher dans cet article, il reste néanmoins impressionnant de constater les détails de cette galaxie. D'autant plus que les étoiles et la galaxie M82 n'étaient pas visibles à l'œil nu.

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Parallèlement, l'eVscope donnera de bien meilleurs résultats lorsqu'il est utilisé à la campagne, dans une zone dégagée et dépourvue de toute pollution lumineuse. Mais sa polyvalence et son côté simple d'accès en font un télescope que l'on recommande tout particulièrement aux amateurs éclairés. «Mon conseil est de l'utiliser le plus souvent possible, afin d'en comprendre les réglages, mais aussi d'apprendre à quel moment observer le ciel, en évitant par exemple les soirs de pleine lune où l'observation est presque impossible ou encore d'éviter d'être près de certains bâtiments qui pourrait créer des turbulences», commente Franck Marchis.

Un outil de science participative

Point intéressant, Unistellar publie régulièrement des newsletters et des informations sur sa page Facebook afin d'animer un volet de science participative. L'idée étant d'inviter les astronomes amateurs de braquer ensemble leur objectif vers des points d'intérêts scientifiques. «On peut demander aux astronomes de pointer par exemple ensemble vers une comète afin de récolter des données ou encore participer à l'observation d'un candidat planétaire», explique Franck Marchis. Comme c'était le cas aux Etats-Unis ce 26 juin avec l'étoile KOI-375 autour de laquelle une possible exoplanète plus grosse que Jupiter opérerait sa révolution. «L'astronomie est une aventure et le seul moyen pour tous de voyager dans l'espace», conclut-il.

eVscope, Unistellar, 2.999 euros.

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