Le Spinosaurus est bel et bien le premier dinosaure semi-aquatique. Cela a été confirmé grâce à l'étude de fossiles d'il y a environ 97 millions d'années, après des années de débats entre scientifiques.
C'est la queue du spécimen, découverte en plusieurs fois au Maroc en morceaux puis assemblée, qui a permis aux chercheurs de l'étude parue dans la revue Nature d'aboutir à cette conclusion, rapporte National Geographic.
Elle est le signe de l'adaptation aquatique la plus aboutie qui ait été observée chez un grand dinosaure. Cet animal de plus de quinze mètres a probablement appris, en évoluant, à se déplacer dans un vaste écosystème fluvial et à chasser d'énormes poissons, explique la chaîne de télévision spécialisée. «C'était en quelque sorte un dinosaure essayant de se fabriquer une queue de poisson», illustre Nizar Ibrahim, explorateur émergent National Geographic, chercheur principal de l'étude menée sur le fossile.
L'analyse de la queue, qui ressemblerait à une «sorte de pagaie géante», montre qu'il est fort probable que ce dinosaure était à l'aise dans l'eau. Les bosses osseuses présentes sur la fin de la queue, qui permettent l'inter-verrouillage des vertèbres adjacentes, disparaîtraient pratiquement pour laisser l'extrémité de la queue onduler d'avant en arrière d'une manière qui permettrait sans doute à l'animal de se propulser, explique National Geographic.
«Cette queue ne laisse pas la place au doute», affirme Samir Zhouri, membre de l'équipe de recherche et paléontologue à l'Université Hassan II au Maroc, ajoutant : «ce dinosaure nageait». De plus, les résultats de l'étude suggèrent que le prédateur a passé beaucoup de temps sous l'eau, peut-être à chasser des proies aussi imposantes que d'énormes crocodiles de l'époque.
Les paléontologues divisés sur le sujet
Ces preuves viennent alimenter le débat qui divise depuis des années les paléontologues. En 2014, des chercheurs dirigés par Nizar Ibrahim avaient déjà défendu la thèse. Leurs confrères ont douté du fait que l'équipe étudie bien un Spinosaurus, mais l'analyse chimique conduite par un laboratoire de l'université de Yale a confirmé, à partir de nouvelles trouvailles de fossiles de l'équipe, ce scénario.
D'autres ont également émis des doutes sur le fait que le Spinosaurus soit un grand nageur, mais d'autres résultats du groupe mené par Nizar Ibrahim suggèrent que le géant a passé beaucoup de temps submergé, peut-être en naviguant sur les rivières à la manière d'un immense crocodile. De plus, des scientifiques qui ont évalué la nouvelle étude conviennent que l'analyse de la queue renforce l'hypothèse d'un Spinosaurus semi-aquatique.
Grâce à leurs découvertes lors des dernières fouilles, les scientifiques souhaitent désormais tester une autre caractérisitique aquatique du Spinosaurus : ses membres inférieurs, qui pourraient être palmés.