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Les 10 jeux vidéo les plus marquants des années 2010

Les dix années qui viennent de s'écouler ont été riches en titres de grande qualité. [DR]

Des centaines de jeux vidéos sortent chaque année. Dans cet océan, certains titres sortent du lot. Plus funs, plus émouvants, plus réalistes... Certains sont devenus des phénomènes de société, quand d'autres ont réinventé leur média ou carrément posé les bases des années 2020. Pour la décennie qui vient de s'écouler, les gagnants sont les suivants.

 POKEMON GO (2016)

Août 2016, dans un parc marseillais, une foule se masse, les curieux sont à l'affût, les yeux rivés sur leurs écrans de smartphones, ils semblent viser certains endroits bien précis. Un œil extérieur pourrait les imaginer en train de prendre en photo une curiosité ou de faire un selfie. Manqué, tous tentent d'attraper des pokémons. Et la scène se répète dans presque toutes les villes de l'Hexagone et les pays du monde. Le phénomène Pokémon GO est lancé.

L'application qui invite à capturer et dresser Pikachu et ses amis a principalement contribué à faire connaître la technologie de la réalité augmentée. Quand le virtuel se marie au monde réel, le jeu séduit et les milliards d'euros pleuvent pour Niantic et The Pokémon Company qui voient très vite une véritable poule aux œufs d'or dans ce nouveau titre. Et si certains mauvais esprits estiment en 2019 que la mode est passée, le chiffre d'affaires du mois d'août dernier et ses 160 millions d'euros de revenus peut convaincre du contraire. Surtout, Pokémon GO a su donner un nouvel élan à la franchise Pokémon. En atteste la multiplication des jeux sur consoles, du merchandising et la sortie récente du film Detective Pikachu.

HEAVY RAIN (2010)

Cocorico. Heavy Rain est un jeu créé par un studio français, Quantic Dream, devenu mythique en quelques années. A sa tête, David Cage, défend l'idée de jeux tournés vers l'émotion, se rapprochant d'une vision cinématographique. Heavy Rain a été le premier véritable aboutissement de cette volonté.

Sur la côte Est des Etats-Unis, On incarne tour à tour quatre personnages, plongés dans une affaire de disparition d'enfant et de crimes en série. Leur objectif commun : éclaircir le mystère du tueur aux origamis.

Tout au long de l'aventure, l'ambiance est pesante et le temps pluvieux, comme l'indique le titre. Les cinématiques s'enchaînent, et il s'agit de faire des choix judicieux, grâce à la manette, qui vont orienter le cours de la partie. Techniquement très abouti, Heavy Rain a rassemblé des hordes de fans, tout en étant réguilièrement critiqué par des détracteurs virulents. Les premiers ont adoré le réalisme du récit et l'implication émotionnelle requise. Les seconds ont estimé quant à eux que la hype entourant le titre n'était pas justifié et qu'il ne s'agissait d'une succession de cinématiques et pas d'un vrai jeu.  

Si la réponse est certainement à mi-chemin entre les deux, Heavy Rain a marqué la décennie et chaque nouveau jeu signé Quantic Dream est désormais attendu avec impatience, comme l'ont prouvé les sorties de Beyond two souls (2013) et Detroit : Become Human (2018), eux aussi riches en ramifications scénaristiques complexes.

THE WITCHER 3 (2013)

Avec The Witcher III Wild Hunt, les Polonais de CD Projekt Red ont rejoint la poignée de studios capables de fournir un jeu triple A (équivalent d'un blockbuster au cinéma) aussi beau que profond. Tutoyant même Rockstar Games devenu une référence en matière de monde ouvert avec ses séries GTA et Red Dead Redemption. Alors que le titre a dépassé les 20 millions d'exemplaires (sans côté ceux de la version Switch lancée en octobre de cette année), les aventures du sorceleur Geralt de Riv avaient alors fait rêver tout fan de jeux de rôle. Passionnant de bout en bout, grâce notamment à des quêtes annexes et un scénario à l'écriture soignée, The Witcher III s'est depuis imposé comme un classique du jeu vidéo.

Et son succès dépasse même les frontières de son média, puisque le jeu, lui-même inspiré des livres Andrzej Sapkowski, est entré dans la culture populaire. Netflix prépare ainsi une série avec Henry Cavill dans le rôle titre. De son côté, CD Projekt Red regarde vers le futur en préparant son prochain jeu de rôle, Cyberpunk 2077, prévu pour avril 2020.

DARK SOULS (2011)

Lorsque Dark Souls est sorti au Japon en septembre 2011, le studio nippon From Software était essentiellement connu des gamers pointus. Et pourtant, le titre allait le sortir d'un anonymat relatif pour en faire un studio qui compte aujourd'hui de multiples succès. Il faut dire que l'audace de Hidetaka Miyazaki, concepteur de Dark Souls et de sa préquelle spirituelle Demon's Souls (2009), a fini par payer. Alors que beaucoup pensaient compter cette série de jeu de rôle orientée action parmi les jeux de niche aux ventes confidentielles, Dark Souls a vu sa notoriété exploser auprès des joueurs. Les éloges de la presse spécialisée saluaient ce titre de Dark Fantasy exigeant et les joueurs appréciaient. Avec plus de 2,3 millions de copies écoulées entre 2011 et 2013, sa suite intitulée Dark Souls II est arrivée en 2014 puis un 3e opus est venu clore la triologie en 2016, tous deux applaudis.

Avec son univers sombre et sa quête sans compromis, Dark Souls a su replacer la difficulté au centre du jeu et prouver que la persévérence à du bon. A tel point que From Software a fait de l'aspect punitif de ses jeux sa marque de fabrique. En atteste ses autres réussites : Bloodborne (2015) et Sekiro : Shadows Die Twice (2019). 

GTA V (2013)

Un sujet brûlant. Alors que la date de sortie de  l'épisode VI de Grand Theft auto se précise peu à peu (fin 2020 tient la corde), l'opus V est encore durablement imprimé dans les rétines des joueurs, et ce pour d'excellentes raisons. Depuis sa sortie initiale, fin 2013, sur Playstation 3 et Xbox 360, le jeu développé par Rockstar Games (comme Red Dead Redemption) a bouleversé les habitudes du secteur, en proposant une aventure d'une ampleur inédite, où le destin de trois personnages s'entremêle. 

Fidèle à son habitude, Rockstar a pris son temps pour développer cet imposant bébé, qui arrive en magasin cinq ans après GTA IV. A sa sortie, le jeu a déjà coûté la bagatelle de 265 millions de dollars en développement, ce qui est évidemment un record. Mais en quelques jours, les chiffres de ventes sont faramineux : plus de 100 millions d'exemplaires au total. Déconseillé aux moins de 18 ans en France pour sa violence et son langage cru, il emporte tout sur son passage.

Archétype parfait du jeu en monde ouvert, GTA V se permet tout, ose les missions les plus improbables, les dialogues les plus dingues. Et l'arrivée d'une version online, deux semaines après le jeu initial, rend les gamers complètement accros. Dans ce mode, tout est possible et un rapide tour sur Youtube vous prouvera à quel point la créativité des joueurs et leur amour pour ce jeu ne connaît aucune limite.

MINECRAFT (2011)

Avec sa 3D sommaire et ses personnages carrés aux traits grossiers, Minecraft est le titre que personne n'a vu venir et dont le succès a dépassé toutes les espérences de son créateur, le Suédois Markus Persson. L'homme avait en effet imaginé un jeu de construction virtuel et en 3D à base de briques. Un concept simple, tiré lui même des jouets pour enfants, comme les Lego. Il n'empêche l'aspect bac à sable du titre séduit et les enfants y passent des heures pour donner libre cours à leur imagination débordante.

Très vite, l'homme s'entoure d'un vrai studio : Mojang. Et Microsoft a su flairer le bon coup en offrant un chèque record de plus de 2 milliards d'euros pour en racheter les droits d'exploitation dès septembre 2014. Aujourd'hui, la Minecraftmania s'étend à plus de 95 pays et finit par dépasser les 100 millions de copies. Si les vieux gamers se montrent encore dubitatif sur les raisons de son succès, Minecraft a su marquer les années 2010. Surtout, il a créé la surprise en démontrant qu'une idée toute simple et bien exploitée peut encore être à l'origine d'un engouement général.

L'avenir, Mojang et Microsoft comptent l'écrire en réalité augmentée. Le jeu Minecraft Earth entend rebondir sur le succès de Pokémon GO pour proposer une expérience de jeu de construction accessible sur smartphones.

Fortnite (2017)

Un raz-de-marée sans fin. Depuis son lancement, en 2017, Fortnite a envahi la planète, et conquis plus de 250 millions de joueurs, que ce soit sur consoles ou PC. Cette recette miracle a été concoctée par l'éditeur Epic Games, un acteur très connu du secteur puisqu'il a enchaîné les succès au fil des années. Il a ainsi créé le FPS Unreal à la fin des années 1990, devenu une saga à succès, grâce à un moteur de jeu ultra efficace, le Unreal Engine. Et Epic est aussi à l'origine de la franchise très appréciée des Gears of War, sur Xbox.

En 2017, la compagnie américaine a fait un nouveau pari audacieux en annonçant la sortie d'un jeu de survie en coopération, aux graphisme cartoonesques, comportant des éléments de construction proches d'un autre jeu mythique : Minecraft. 

Après une courte phase payante, Epic finalement choisi le modèle Free-to-play et a décidé d'ajouter un mode Battle royale, où cent joueurs sont parachutés sur une île et s'affrontent jusqu'à la mort de 99 d'entre eux. Jackpot ! Les ados sont conquis et Fortnite devient le jeu le plus tendance du moment dans les cours de récré. La concurrence (PUBG notamment) est battue à plate couture et la moindre évolution du jeu devient un événement planétaire. Une coupure volontaire des serveurs pendant 40 heures, en octobre dernier, a d'ailleurs plongé les joueurs dans le désarroi le plus total. Mais c'était une stratégie de l'éditeur, qui souhaitait faire l'événement pour le lancement du chapitre 2. Contrat rempli.

THE LAST OF US (2013)

Un monde post-apocalyptique, une mystérieuse pandémie, des «infectés» belliqueux... Sur le papier, la recette de «The Last of us» peut sembler éculée. Mais ce qui aurait pu être un énième jeu d'action est en fait un chef d'oeuvre quasiment sans équivalent, d'ailleurs sacré jeu de l'année par des dizaines de médias du monde entier. 

Sorti en juin 2013 sur Playstation 3, puis en version remastérisée sur PS4 un an plus tard, le jeu avait fait saliver bien avant sa sortie. Développé par le studio Naughty Dog, essentiellement connu pour sa série Uncharted, il promettait un scénario mature et sans compromis. Des promesses largement dépassées à l'arrivée. Profond et émouvant, le destin de Joel, quinqua désabusé, et d'Ellie, ado orpheline et rebelle, est encore gravé dans les mémoires, six ans plus tard. Quant à l'épisode 2, attendu pour le 29 mai prochain (après un report annoncé fin octobre), il suscite une attente démesurée. 

A la manière des jeux Rockstar, «The Last of us» s'appuie sur un story tellling sans faille pour rendre les joueurs accros. Dans leur traversée à haut risque des Etats-Unis, les personnages principaux, mais aussi les autres, les seconds couteaux, les quantités négligeables, sont parfaitement incarnés, travaillés et construits. Un souci du détail incroyable, prolongé dans un add-on lui aussi resté dans les mémoires. Du très très grand art.

ZELDA BREATH OF THE WILD (2017)

Héritant d'un 20/20 chez Jeuxvidéo.com, d'un 9/10 sur Gamekult ou encore d'un 9/10 chez Gameblog, Breath of the Wild a fait l'unanimité parmi les fans la saga Zelda. Auréolée de critiques dithyrambiques et dépassant les 11 millions de ventes à travers le monde, l'épopée de Link à travers le royaume d'Hyrule a marqué les esprits et su accompagner à merveille le lancement de la Switch en mars 2017.

Il faut souligner que les équipes de Nintendo et son producteur Eiji Aonuma se sont dépassés pour livrer une aventure à la fois passionnante et contemplative. Jamais le royaume d'Hyrule n'a paru aussi vaste sur consoles. Le monde ouvert tire habilement parti des limites technique de la Switch et de la Wii U (le jeu étant aussi lancé sur cette console). Un chef-d’œuvre porté par une réalisation brillante et des graphismes qui ne sont pas sans rappeler les superbes films de Hayao Miyazaki, comme «Pincesse Mononoké». On pourrait lui reprocher d'être dépassé techniquement, c'est vrai. Mais ce serait passer à côté d'un titre précieux, sensible et unique, dont chaque joueur emportera avec lui sa propre histoire.

Annoncée lors de l'E3 2019 par le biais d'un teaser énigmatique, Breath of The Wild aura bien droit à une suite directe. Il faudra toutefois se montrer patient, puisque le titre ne devrait pas être commercialisé avant 2021, au mieux.

RED DEAD REDEMPTION 1 ET 2 (2010 ET 2018)

Première entorse à notre règle, avec cette double sélection. Mais était-il vraiment possible de dissocier les épisodes 1 et 2 de la saga Red Dead Redemption ? Pour nous, la réponse est non. Si le premier est sorti en 2010 et le deuxième en 2018, ils font partie d'une seule aventure, avec la même poésie, la même ampleur, et surtout la même excellence, qu'elle soit technique ou narrative. 

Sur une grosse dizaine d'années (de 1899 à 1911), les destins de John Marston et d'Arthur Morgan s'entremêlent, dans ce qui est une des plus grandes épopées de l'histoire du jeu vidéo.

Evidemment, le Western est un genre à part, très balisé, et le jeu reste surtout fidèle à cet univers, sans tomber dans la caricature. On pense à des films comme «Impitoyable», «Il était une fois dans l'Ouest» ou encore «La horde sauvage». Mais aussi à l'incroyablement sous coté «Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford», une vraie perle.

Avec ces références en tête, les équipes de Rockstar ont su construire un scénario solide et des personnages bourrés de failles, réalistes, auxquels on pense encore, le regard dans le vague, une fois la console (ou le PC, désormais) éteinte. Critiqué à ses débuts - par certains - pour une maniabilité particulière, volontairement lente, le dernier épisode a su imposer son rythme, à mille lieux des FPS frénétiques de ces quinze dernières années. L'Ouest, avec un O majuscule, ça se mérite. 

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