Facebook a annoncé mercredi un bénéfice net en baisse de 50% au deuxième trimestre sur un an, à 2,6 milliards de dollars, à cause de l'amende record de 5 milliards de dollars infligée par les autorités fédérales américaines (FTC).
Le réseau social avait déjà mis de côté 3 milliards au premier trimestre en prévision de cette amende et avait annoncé qu'il s'attendait à un montant total pouvant aller jusqu'à 5 milliards. Le chiffre d'affaires a atteint 16,7 milliards de dollars, supérieur aux attentes des analystes. Facebook comptait fin juin 2,41 milliards d'utilisateurs mensuels actifs et près de 1,6 milliards d'utilisateurs actifs quotidiens, des chiffres conformes aux attentes des marchés. Rapporté par action, le bénéfice ressort à 91 cents, largement inférieur aux attentes à cause de l'amende. La FTC a confirmé mercredi le montant total de 5 milliards de dollars, qu'elle a qualifié d'historique.
Après un an d'enquête à la suite du scandale Cambridge Analytica qui a éclaté en mars 2018, elle a conclu que le réseau social avait «trompé» ses utilisateurs sur leur capacité à contrôler leurs données. L'autorité a négocié un accord avec Facebook obligeant la plateforme à mettre en place un programme plus rigoureux de respect et de protection de la vie privée de ses utilisateurs, y compris sur ses filiales Instagram et WhatsApp.
Facebook devra établir des rapports trimestriels sur ce programme, qui engageront personnellement son patron Mark Zuckerberg, et subir des contrôles indépendants sur sa façon de traiter les données, qui sont à la base de son modèle économique : le ciblage publicitaire à grande échelle. «Nous avons entendu que les mots et les excuses ne suffisaient pas et que nous devions agir», a commenté Facebook. Le titre de la société était en hausse de 1,3% dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.