La pollution due au secteur numérique n'est plus à prendre à la légère. Selon The Shift Project, un groupe de réflexion français, celle-ci dépasserait les 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. En cause : l'explosion du streaming vidéo qui représenterait déjà 1 % de ce total.
Selon le rapport publié le 11 juillet, la consommation de vidéos, séries, films sur les différentes plates-formes et réseaux sociaux participerait au bouleversement climatique. «La vidéo en ligne génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an», indique The Shift Project.
Les sites de VOD (Netflix, Amazon Prime...) représentent 34 % de ce volume, suivis de près par les sites pornographiques (27 %), les services vidéos de type YouTube (21 %) et d'autres services comme les appels vidéo (Skype, WhatsApp...) qui ferment ce classement avec 18 %.
« En tant qu’internautes, nous connaissons peu voire pas du tout notre impact environnemental. Avec l’extension de navigateur Carbonalyser, on peut estimer cet impact, et notamment voir le poids de la consommation de vidéos. L’équivalence entre les émissions de CO2 de la navigation internet et des kilomètres parcourus en voiture est particulièrement déstabilisant : on arrive souvent à un bon kilomètre en à peine un quart d’heure de navigation», résume, dans le rapport de The Shift Project, Richard Hanna, développeur, animateur du podcast technologie.net et développeur de Carbonalyser.
Une heure de vidéo vaut la consommation d'un réfrigirateur pendant un an
Le think tank français appel dès lors à la «sobriété numérique» et demande aux internautes écoresponsables de limiter leur consommation de streaming vidéo à une heure par jour. Afin de mieux comprendre l'impact de ces services, le rapport souligne qu'une heure de vidéo consommée sur un smartphone équivaut à la consommation d'un réfrigirateur pendant un an. En cause, l'usage des nombreux serveurs sollicités à travers la planète et le coût énergétique des données.