C'est devenu un défi autant qu'un jeu. Dès ce vendredi 26 jusqu'à dimanche 28 janvier, la Global Game Jam met en compétition les jeunes créateurs de jeux vidéo, avec pour objectif de réaliser un titre en 48 heures.
Du scénario au développement d'un prototype, en passant par le travail artistique et la composition musicale, tous les métiers du secteur s'y croisent. Des centaines d'étudiants français participent à ce challenge international, qui fête ses dix ans cette année. Quelque 36.000 «jammers» ont participé à l'édition 2017, à laquelle 109 pays avaient concouru. En France, l'Epitech ou encore l'Isart Digital sont de la partie. Tous nourrissent l'ambition de partager leur passion et, pourquoi pas, de se faire remarquer par les représentants de grands studios présents.
«La France est un des rares pays a posséder d'excellentes écoles de jeux vidéo. C'est aussi un pays où l'on trouve autant d'ingénieurs que d'artistes, explique Romain de Waubert, cofondateur d'Amplitude, l'un des plus gros studios français du secteur (Endless Space 1 & 2, Dungeon of the Endless...). Lors des précédentes éditions, j'y ai rencontré des gens fabuleux».
La Global Game Jam témoigne surtout de la vitalité de ce secteur, dont le chiffre d'affaire international explose. Le jeu vidéo pourrait ainsi peser plus de 190 milliards d'euros de revenus en 2022, estime la récente étude de l'institut Digi-Capital. Les jeunes ingénieurs et créatifs sont d'ailleurs les «proies» des chasseurs de tête. «En tant qu'employeur, nous avons autant envie de les séduire que d'être séduits. Il y a quelques années, les studios étrangers étaient d'ailleurs de gros pourvoyeurs d'emplois, mais aujourd'hui la France a de nombreux arguments pour les retenir, même si beaucoup décident de faire leurs débuts hors du pays, pour forger leur expérience», poursuit-il.
La GGJ se traduit par un défi commun lancé à toutes les équipes présentes. En partant d'un thème, ceux-ci vont ensuite concevoir un prototype de jeu fonctionnel. «Je compare la Global Game Jam à Loft Story, confie Romain de Waubert. Puisque les participants sont amenés à collaborer sur un même espace et à passer, en seulement 48 heures, par toutes les étapes qui, sur un jeu classique, prennent aujourd'hui entre deux et cinq années. Il y a, en ces lieux, toute la folie créatrice du secteur et cela nous rappelle constamment pourquoi nous faisons ce métier».