La police britannique a dénoncé la responsabilité de l'English Defence League, un mouvement nationaliste, au cœur des émeutes survenues après le meurtre au couteau de trois fillettes à Southport il y a une semaine.
Depuis maintenant une semaine, le Royaume-Uni est le théâtre de heurts après l’assassinat de Bebe King, 6 ans, d’Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice Dasilva Aguiar, 9 ans lors d'une attaque au couteau par un jeune homme de 17 ans né à Cardiff et d'origine rwandaise.
Alors que ce mercredi s’annonce comme étant sous haute tension, c’est lors d’un rassemblement à Londres devant Downing Street dans la soirée ou encore à Nottingham samedi dernier qu’un nom était régulièrement scandé par les manifestants : Tommy Robinson, le cofondateur de l’English Defense League.
Tandis qu’il s’en est désolidarisé en 2013, ce groupuscule d'extrême droite aux positions anti-migrants et anti-islam, créé il y a quinze ans, reste tout de même actif grâce à ses membres sur les réseaux sociaux et dont les actions ont souvent été émaillées de débordements à l’image des émeutes en cours dans le pays.
Dans ce sillage, la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper doit «examiner» si l’EDL, pointé du doigt par la police doit être interdite en vertu des lois antiterroristes.
«Rien à voir avec l’extrême droite ou l’EDL»
Si les autorités britanniques affirment avoir identifié des sympathisants du mouvement dans les violences des rassemblements, les émeutiers se défendent. «C’est une question de paix pour ces fillettes tuées», a assuré un militant.
«Rien à voir avec l’extrême droite ou l’EDL ou quoi que ce soit de ce genre», a-t-il ajouté. Un point de vue partagé par Tommy Robinson, resté une figure populaire et fédératrice.
«Les émeutes sont le fait de résidents locaux qui en ont assez», a-t-il écrit sur son compte X suivi par près de 925.000 personnes et réactivé par Elon Musk il y a peu. «Elles n’ont rien à voir avec EDL qui a fermé ses portes il y a dix ans. Fake news», a-t-il poursuivi.
Pour Milo Comerford, directeur de la lutte contre l’extrémisme à l’Institut pour le dialogue stratégique (ISD), «beaucoup de groupes sont assez ad hoc et amorphes dans leur organisation. Il s’agit très souvent de réseaux en ligne de personnes partageant les mêmes idées, plutôt que d’une organisation d’un groupe formel», a-t-il estimé sur CNEWS.