Pour avoir pris part à l'assaut du Capitole, à Washington en 2021, quatre membres du groupe d'extrême droite américain Proud Boys ont été reconnus coupables de sédition, ce jeudi.
Passible de vingt ans de réclusion, la sédition est un chef d'accusation extrêmement rare et historiquement utilisé aux Etats-Unis pendant la guerre de Sécession.
Pourtant, ce jeudi 4 mai, quatre membres du groupe d'extrême droite Proud Boys ont été reconnus coupables de sédition, pour leur participation à l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.
Ils étaient en réalité cinq à comparaître à Washington ce jeudi. L'un d'entre eux, Dominic Pezzola, a toutefois été reconnu coupable du vol d'une propriété de l'Etat mais pas de sédition. Ce dernier chef d'inculpation implique d'avoir planifié l'usage de la force pour s'opposer au gouvernement.
Les dernières condamnations il y a 25 ans
L'ancien «président national» des Proud Boys, Enrique Tarrio, fait en revanche partie des quatre condamnés pour sédition. Il n'était pas à Washington le 6 janvier 2021, mais était poursuivi pour avoir dirigé l'attaque. Ce jour-là, une foule de partisans de Donald Trump avaient envahi le siège du Congrès pour contester l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche.
Le procureur général Merrick Garland a estimé que «les preuves présentées au procès ont montré l'étendue de la violence au Capitole le 6 janvier et le rôle central que ces accusés ont joué dans la mise en place des événements illégaux de ce jour-là». «Le verdict indique clairement que le ministère de la Justice fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre le peuple américain et la démocratie américaine», a-t-il ajouté.
A l'époque de la guerre de Secession, le chef d'accusation de sédition était réservée aux rebelles confédérés. Il a rarement été utilisé depuis et les dernières condamnations, avant celles de jeudi, remontent à près de vingt-cinq ans.
Depuis l'assaut du Capitole, plus de 1.000 personnes ont été arrêtées et inculpées dans le cadre de l'enquête mais seule une dizaine d'entre elles ont été accusées de sédition. Fin 2022, une commission d'enquête parlementaire a par ailleurs recommandé des poursuites pénales contre Donald Trump lui-même, pour appel à l'insurrection et complot à l'encontre de l'Etat américain.