En Ukraine, la situation autour du barrage de Kakhovka inquiète les autorités ukrainiennes. L'édifice situé dans la région de Kherson a été miné par les forces russes, assure Kiev, qui dit craindre une «catastrophe de grande ampleur».
Une infrastructure hautement stratégique. Dans la région de Kherson, le barrage hydroélectrique de Kakhovka alimente en eau le sud de l'Ukraine grâce à un lac artificiel qui permet aussi le refroidissement des réacteurs de la centrale de Zaporijjia.
Contrôlé par Moscou depuis le début de l'offensive lancée le 24 février, l'édifice a été miné par l'armée russe, accuse Kiev. Selon Volodymyr Zelensky, une potentielle destruction du barrage «peut faire plusieurs milliers de victimes et (provoquer) l'inondation de dizaines de localités». Ce serait «une catastrophe de grande ampleur», car plus de 80 localités, dont Kherson, se trouvent «dans la zone d'inondation rapide».
Moscou dément
La semaine dernière, le président ukrainien a appelé «l'ONU, l'UE et d'autres organisations à organiser une mission d'observation internationale» pour surveiller la situation sur place.
Les autorités d'occupation russe de Kherson ont, elles, démenti tout minage du barrage de Kakhovka, dénonçant les «mensonges» du président Zelensky.
Selon Kiev, la destruction du barrage permettrait à Moscou de couvrir une éventuelle retraite de l'armée russe dans la région de Kherson, alors que la contre-offensive ukrainienne se poursuit. Un tel acte s'inscrirait également dans la campagne de frappes qui vise depuis plusieurs semaines les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Mais selon certains experts, l'explosion du barrage aurait un effet contre-productif pour Moscou car elle affecterait l'alimentation en eau de la Crimée, annexée en 2014.