La colère continue d'alimenter les manifestations. En Cisjordanie, des centaines de manifestants se réunissent régulièrement depuis plusieurs semaines pour critiquer l'autoritarisme de Mahmoud Abbas.
Ce 11 juillet, ils étaient encore une fois nombreux à Ramallah mais également dans d'autres villes comme Hébron. Si les doléances sont nombreuses, un événement en particulier a mis le feu aux poudres. Le 24 juin dernier, Nizar Banat, un militant des droits humains âgé de 43 ans est mort lors de son arrestation par les forces de l'ordre palestiniennes.
Dans une conférence de presse, le médecin légiste a expliqué avoir trouvé plusieurs traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains. Le décès de cet homme, réputé pour être un critique de Mahmoud Abbas, a entraîné une forte indignation dans le territoire occupé.
Dans la foulée, des premiers rassemblements ont eu lieu pour demander le départ de Mahmoud Abbas. Ainsi, la lassitude générale ressentie dans quelques enquêtes d'opinion a laissé place à un véritable mouvement contestataire. Mi-juin, un institut de sondage expliquait par exemple que 84% des Palestiniens jugeaient l'Autorité palestinienne corrompue.
Des réactions mesurées à l'étranger
Si une enquête a été ouverte, le pouvoir en place ne cède pas. Certains manifestants ont ainsi été violemment réprimés au fil des rassemblements. Dans Le Monde, Cathrine Abuamsha, avocate d'Al-Haq, une ONG de défense des droits humains, explique que les abus sont nombreux : «coups, bousculades, usage excessif de la force... Et du harcèlement sexuel».
À l'international, quelques réactions mesurées ont été entendues. L'ONU a ainsi demandé une enquête «indépendante et transparente» pour apporter des explications à la population. De son côté, Washington a déclaré avoir de «sérieuses inquiétudes concernant les restrictions de la liberté d'expression des Palestiniens par l'Autorité palestinienne et le harcèlement de militants de la société civile et d'association».