Les canots pneumatiques, abandonnés par les migrants sur les plages grecques, trouvent une seconde vie à Berlin où ils sont transformés par des réfugiés en sacs et cabas et ensuite vendus sur Internet.
Khaldoun Alhussain est l’un des ouvriers de cette société. Il découpe l'épais tissu en plastique gris du canot. Cette toile d'une robustesse extrême, Khaldoun la connaît bien.
Il y a 4 ans, ce jeune Syrien est monté à bord d'une embarcation de fortune faite dans le même plastique. Il fuyait alors la Syrie et ces combats et a débarqué sur l'île grecque de Chios.
Aujourd'hui, les sacs qu'il confectionne sont faits à partir des radeaux gonflables abandonnés sur les plages grecques par les migrants. L'idée de récupérer, puis d'utiliser les canots pneumatiques et les gilets de sauvetage abandonnés sur la grève, c'est Véra Günther qui l'a eu.
Durant l'hiver 2015, cette jeune allemande de 30 ans part pour la Grèce où elle veut aider les réfugiés. À son retour l’idée lui vient. La petite société baptisée Mimycri est née en 2017, grâce à des fonds collectés sur Internet. Elle emploie aujourd'hui 5 personnes dont Khaldoun.
L'an dernier, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 12.000 euros, dont 3 % ont été reversés à des ONG en Grèce.