C'est pour son «écologie pratiquement intacte» que l'île Henderson dans l'Océan Pacifique, fut inscrite en 1988 sur la liste du patrimoine mondial. Elle est aujourd'hui noyée sous un océan de déchets plastiques face auquel les scientifiques se disent démunis.
Rattachée à la colonie britannique de Pitcairn, l'île se trouve à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le Pérou. Mais en dépit de son isolement extrême, ce joyau a l'une des plus fortes concentrations de déchets plastiques au monde, en raison du jeu des courants océaniques.
L'île Henderson se trouve au centre des courants marins subtropicaux du Pacifique Sud, qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, descendant la côte australienne pour remonter ensuite le long de l'Amérique du Sud.
«En tant que l'une des dernières îles calcaires de grande taille à avoir conservé une écologie pratiquement intacte, l'île d'Henderson a préservé sa beauté exceptionnelle avec ses plages de sable blanc, ses falaises calcaires et sa riche végétation pratiquement intacte», indique encore l'Unesco sur son site internet.
Cependant, depuis des années les courants agissent comme un tapis roulant déversant en permanence de grandes quantités de plastiques piégés dans ce qui est surnommé le «vortex de déchets du Pacifique Sud».
C'est en 2015 que Mme Lavers, une scientifique, a réalisé sa première expédition, recensant 700 morceaux de plastique au mètre carré, soit une des concentrations les plus élevées au monde. Le mois dernier, la scientifique a organisé sur l'île un ramassage de déchets, six tonnes de plastique ont été collectées sur les plages en deux semaines.