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Fabien Roussel «conteste» un éventuel lien entre immigration et délinquance en France

Invité du Grand Rendez-Vous sur CNEWS, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel a été invité à se prononcer sur le lien entre immigration et délinquance en France : «Je le conteste», a-t-il affirmé.

Existe-t-il un lien entre immigration et délinquance en France ? C'est la question posée au secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, invité du Grand Rendez-Vous sur CNEWS. Selon le responsable politique ce lien est «erroné» et nous conduit vers «la mauvaise direction» pour apporter des réponses à cette question. «Je le conteste», a-t-il affirmé.

«Je le conteste parce que 90% des faits de délinquance et des actes violents, sont le fait d'hommes. Donc si on enfermait les hommes et qu'on laissait les femmes diriger la société, je pense que cela irait beaucoup mieux dans notre pays. D'ailleurs aujourd'hui nous ne sommes que des hommes autour de cette table, ce qui est extrêmement regrettable», a détaillé dans un premier temps Fabien Roussel. 

L'État principal responsable

Relancé sur le lien précis entre immigration et délinquance, et notamment sur des statistiques qui viendraient étayer ce lien, le secrétaire national du PCF a répondu que ces statistiques sont «erronées» et qu'elles conduisent vers «la mauvaise direction pour apporter des réponses justes». Selon Fabien Roussel, la responsabilité doit se porter au niveau de l'État. 

«Nous sommes tous citoyens dans notre pays, nous avons des droits et des devoirs, et c'est à l'État de faire respecter ces droits et ces devoirs. Ce que je dis moi, c'est que l'État aujourd'hui, en tous points, est en train de reculer, dans les quartiers, dans les écoles, dans les prisons, partout. Comment voulez-vous qu'après cela ne soit pas le bordel ?», s'est exclamé Fabien Roussel. 

Pour rappel, si des statistiques montrent bien que les immigrés sont surreprésentés dans les faits de délinquance, et notamment en prison, plusieurs études, à commencer par celle du précédent Défenseur des droits, Jacques Toubon, ou encore celle du CEPII, le Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales, un organe directement rattaché au Premier ministre, montrent que ces chiffres sont basés sur des biais qui sont à prendre en compte dans leur analyse. 

Ces travaux montrent notamment que les «minorités visibles issues de l’immigration» sont «davantage contrôlées par la police, et donc arrêtées». Ils montrent aussi qu'une fois devant le tribunal, «à profil égal et délit égal, les étrangers ont plus de risques d’être condamnés, et les peines dont ils écopent sont plus longues». Ils sont donc davantage en prison.

Par ailleurs, selon l'Observatoire international des prisons, 99,6% des condamnations d'étrangers concernaient des délits, et non des crimes. Selon l'Insee, en 2019, les étrangers sont surtout mis en cause pour des atteintes économiques et financières, comme le travail clandestin, la contrefaçon, et pour des vols.

En 2023, deux chercheurs du CEPII, Arnaud Philippe et Jérôme Valette, ont ainsi publié une note dans laquelle ils dressent le bilan de plusieurs décennies de recherches internationales sur le lien entre immigration et délinquance. Leur conclusion est sans appel : «Les études concluent unanimement à l’absence d’impact de l’immigration sur la délinquance». 

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