L'enseignante d'une école primaire de Graulhet (Tarn) est poursuivie par les parents d'un élève pour avoir lancé un stylo qui a atterri sur lui. Plusieurs écoles de la commune ont fait grève mardi 21 octobre, réclamant plus de soutien de la part de leur hiérarchie.
Les trois écoles sur quatre de la commune de Graulhet ont fait grève mardi 21 octobre, suite à la convocation d'une institutrice à la direction académique du Tarn. Ce rendez-vous programmé vendredi 17 novembre faisait suite à un incident survenu jeudi 5 octobre.
Alors qu'elle animait un cours dissipé, dans lequel les élèves se lançaient des projectiles, l'institutrice a demandé à un de ses élèves pris sur le fait d'arrêter de lancer sa gomme. Celui-ci lui a répondu : «Je ne la lance pas, je la passe à mon copain». En réponse, l'enseignante a souhaité montrer la différence entre «passer» un objet, et le «jeter».
Le stylo a rebondi sur la table, puis sur l'élève
Mais lors de sa démonstration, elle a jeté son stylo qui a rebondi sur un bureau, avant d'atterrir sur les lunettes de l'écolier. Ce dernier n'a pas été blessé, mais ses parents ont décidé d'entamer des poursuites judiciaires.
Convoquée à la gendarmerie, l'institutrice a été auditionnée et les agents ont relevé son ADN et ses empreintes digitales.
D'autres parents d'élèves de l'établissement sont perplexes face à cette plainte, qu'ils jugent «disproportionnée» : «Je pense qu'ils auraient dû aller discuter de la situation avec l'enseignante», a estimé une mère de famille. «Je pense que cela prend de grosses proportions, surtout s'il n'était pas jeté directement (sur l'élève, NDLR)», a jugé un autre.
L'enseignante en arrêt jusqu'à la fin de la semaine
À la sortie de son rendez-vous chez la directrice académique du Tarn, l'enseignante poursuivie a été victime d'un malaise. Elle est désormais en arrêt maladie jusqu'à la fin de la semaine suivante.
La procédure initiée contre l'institutrice suscite l'indignation de syndicats enseignants, qui ont fustigé la «dureté de la DASEN (Direction académique des services de l'Éducation nationale, NDLR)». «Nous voulons être soutenus par notre hiérarchie, et pas enfoncés plus que de raison», s'est ainsi indigné Thomas Verdier, co-secrétaire départemental du syndicat enseignant FSU-SNUIPP.