Plusieurs maisons doivent être détruites cet automne pour permettre l’agrandissement de l’hôpital d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise. Bien que murées, ces dernières sont squattées par des mineurs isolés. Les habitants sont dépassés.
Un ras-le-bol collectif. Des riverains sont excédés par les nuisances provoquées dans leur quartier par des squatteurs. Bruit, rixes, déchets en tout genre et cambriolages font maintenant partie de leur quotidien.
L'hôpital d'Argenteuil, dans le Val d'Oise, a lancé des travaux pour s'agrandir. Pour ce faire, l'établissement a racheté des maisons qui vont être détruites au mois d'octobre. Murés et barricadés pour éviter les intrusions, ces bâtiments sont tout de même squattés depuis plusieurs mois par des mineurs isolés d'origine étrangère.
Depuis les problèmes se sont multipliés au grand dam des habitants. Selon les informations rassemblées par CNEWS, les jeunes se battent régulièrement occasionnant des nuisances sonores mais aussi des dégradations, le toit d'une des maisons a été incendié par l'un des squatteurs et des déchets divers jonchent le sol.
«Le quartier vit un enfer depuis deux ans»
Les habitants de ce quartier d'Argenteuil doivent aussi faire face à une augmentation significative des cambriolages, et des vols dans les voitures. Certains passent même une partie de la nuit éveillés pour éviter des intrusions.
Fahad Mirza, habitant du quartier, a expliqué à CNEWS, l'évolution de la situation : «Au départ c’étaient de petits objets qui disparaissaient et des outils. Nous, on ne voyait pas l’ampleur du phénomène. Apparemment c’est arrivé à tout le quartier, toute la rue, tous les voisins mais le souci, c’est que l’on ne s’en parlait pas entre nous, cela passait un peu sous le tapis. Mais là les événements récents ont fait que c’était la goutte de trop.»
Les habitants ont tenté de mettre fin à cet «enfer que le quartier vit depuis deux ans» et qui s’est amplifié ces derniers mois. Ils ont appelé les policiers et envoyé plusieurs courriers à la mairie, restés sans réponse.
La mairie d'Argenteuil a cependant accepté de répondre à CNEWS. Le constat est simple pour la commune, les lieux sont désormais une propriété privée, donc la mairie peut difficilement agir mis à part envoyer des patrouilles de police municipale pour éviter les nuances.
Dans un second temps, la mairie essaie d'accélérer le processus de validation du permis de construire pour permettre une démolition plus rapide des maisons. Mais là aussi la tâche est ardue puisque des familles habitent toujours dans ces maisons et n'ont pas encore déménagé.
Des habitants s'organisent
La situation est telle que certains commencent à s'organiser en petits groupes pour tenter de déloger eux-mêmes les mineurs isolés, qui, souvent, lorsqu'ils sont arrêtés sont relâchés quelques heures plus tard.
«On a essayé de faire les choses de façons réglo», a notamment expliqué Fahad Mirza avant d’ajouter, «on a fait appel à la police, on a envoyé des courriers et des mails à la mairie ça n’a jamais rien donné.»
Lors d'une des «visites» des maisons squattées, l'Argenteuillais a retrouvé la batterie de sa camionnette qui lui avait été dérobée mais également «des guitares, des jouets pour enfants, des consoles».
Mercredi, le Conseil constitutionnel a validé la loi anti-squat dans son intégralité à l'exception d'un article. Cette loi a pour but de tripler les sanctions encourues par les squatteurs. L'article 7 de cette loi qui prévoyait de libérer le propriétaire d'un bien squatté de son obligation d'entretien et de l'exonérer en cas de dommage résultant d'un défaut d'entretien, a cependant été retoqué par les Sages.