Des insultes, des menaces de mort, des présentoirs renversés, des clients mécontents et menaçants, qui peuvent parfois en venir aux mains… Les pharmaciens font face à une vague d'incivilités, voire d'agressions, en hausse de 17% depuis 2019. Face à l’insécurité, certains en viennent à installer des caméras de surveillance. Les syndicats réclament une aide financière de l’État pour équiper toutes les pharmacies de France.
«Un enfant un peu turbulent de 3-4 ans arrive avec sa trottinette vers les présentoirs, et avec sa petite main, il fait tout tomber». Yorick Berger, pharmacien et secrétaire général du syndicat des pharmaciens de Paris, explique à CNEWS que la mère a très mal réagi, lorsqu’il lui a demandé de mieux surveiller son enfant.
«Elle repart en courant, en mettant plein de présentoirs à terre. Puis elle revient dans la pharmacie et me porte des coups. On est parvenu à l’expulser mais le soir, à la fermeture, son conjoint est venu me menacer à son tour», précise le professionnel de santé.
Résigné, il ne portera pas plainte, alors qu'en 2022, 366 agressions de pharmaciens ont été recensées, soit 17% de plus qu’en 2019.
Dans cette pharmacie parisienne, une dizaine de caméras a été installée, ce qui permet de recueillir des preuves en cas d’agression. «Ça serait bien si on pouvait avoir le son, car quand quelqu’un vous insulte, c’est parole contre parole», ajoute Yorick Berger.
Dans cette optique, les syndicats réclament une aide financière de l’État pour équiper toutes les pharmacies de France.