Depuis ce lundi 2 janvier, l'éclairage public est éteint toute la nuit entre 1h30 et 5h du matin, à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. En limitant ainsi sa consommation électrique, la municipalité entend lutter contre la pollution lumineuse et réduire sa facture. Mais comment garantir aux administrés qu'ils restent en sécurité pour autant ?
L'effet est radical. A 1h30 du matin, Gennevilliers bascule dans le noir complet, et les lampadaires restent ainsi éteints jusqu'à 5h du matin.
Un choix écologique défendu par le maire PCF de la ville, Patrice Leclerc, qui veut avant tout lutter contre la pollution lumineuse, permettre à la biodiversité de réinvestir la ville et évidemment réduire sa facture énergétique.
Des craintes pour la sécurité
Une «catastrophe» pour cette administrée, qui estime que ne plus avoir de lumière à 1h30 du matin, pour quelqu'un qui devrait sortir en urgence ou qui travaillerait de nuit, est «super dangereux». Même crainte pour cet homme, qui explique s'être déjà fait voler à la sortie du métro à 20h. Un autre ne trouve «pas ça gênant», mais «conçoit que cela puisse être embêtant pour certains».
«Pour une femme qui se retrouverait dans le noir total en pleine nuit, je peux comprendre qu'il y ait un sentiment d'insécurité», concède Jean-Christophe Dreze, délégué du syndicat Alliance police nationale dans les Hauts-de-Seine, qui explique que son organisation syndicale s'est organisée pour équiper les policiers «de moyens lumineux» supplémentaires.
Interrogé à ce sujet par Le Parisien, Patrice Leclerc assure de son côté avoir «travaillé là-dessus depuis plus de trois mois». Selon lui, «éteindre les lumières n'a provoqué aucune hausse des faits de délinquance» dans les villes qui avaient appliqué cette mesure. Pour autant, l'élu communiste se dit «conscient» du «sentiment d'insécurité» que celle-ci peut susciter.
Le maire donne rendez-vous dans deux ou trois mois, pour étudier les effets de cette mesure, qui n'a pour l'instant été lancée qu'à titre expérimental, et qui pourrait être pérennisée en fonction des résultats. Mais pas sans l'aval des habitants de la ville promet la municipalité gennevilloise, qui soumettra cette décision à l'avis de ses administrés.