La quasi-totalité des infirmiers et aide-soignants des urgences de l'hôpital de Thionville ont été placés en arrêt maladie, entraînant le déclenchement du plan blanc par le CHR de Metz-Thionville.
Une nouvelle preuve accablante de la crise de l'hôpital. Aux urgences de Thionville (Moselle), la quasi-totalité des infirmiers et aide-soignants ont été placés en arrêt maladie, «épuisés» selon les syndicats.
«En raison de nombreux arrêts maladie déposés (vendredi 30) par l'équipe soignante, le centre hospitalier régional Metz-Thionville modifie le fonctionnement du service des urgences adultes de l'hôpital», «jusqu'au 6 janvier», annonce dans un communiqué l'hôpital, qui a déclenché son plan blanc dans l'après midi.
Selon des sources syndicales, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes. Si la prise en charge des urgences vitales par les équipes du SMUR reste «opérationnelle», les autres patients sont orientés vers d'autres établissements.
des conditions indignes
Le service des urgences, qui dispose de 12 box d'accueil, enregistre plus de 100 passages par jour, et le CHR manque de lits et de personnel pour hospitaliser les patients après leur accueil aux urgences, expliquent les syndicats. «Le matin, quand on arrive, il y a déjà 70 personnes qui ont dormi aux urgences», témoigne anonymement une membre du personnel sur CNEWS.
Une autre dénonce des conditions drastiques pour les patients, «avec des personnes qu'on ne peut pas changer dans la dignité, qu'on change dans le couloir».
«Ces derniers jours, les patients étaient sur des brancards dans le couloir, quand on a la chance d'avoir des brancards. Une nuit, on n'en avait plus, une dame s'est allongée par terre», a confié une aide-soignante auprès de l'AFP. Plusieurs soignants font également état d'un patient de 90 ans resté «plus de 90 heures» sur un brancard, et qui n'a «été changé qu'une seule fois» au cours de cette période.
Le pôle des urgences du CHR était dirigé par François Braun jusqu'à sa nomination en juillet comme ministre de la Santé. Le départ de la directrice générale du CHR de Metz-Thionville, Marie-Odile Saillard, avait été annoncé de longue date pour ce samedi 31 décembre. Son successeur n'a toujours pas été désigné.