La Gironde fait face à deux importants incendies, et des milliers d’hectares de forêts sont déjà partis en fumée. Les pompiers s’activent pour maîtriser le feu, mais le maire de la Teste-de-Buch a indiqué faire face à une problématique spécifique à la région : celle des pins-bouteilles.
Au total, 3.800 hectares de forêts ont été dévorés par les flammes en Gironde. Avec la nouvelle vague de chaleur qui s’est abattue sur la France, les forêts du sud de la France, en proie à la sécheresse, sont particulièrement vulnérables.
Patrick Davet, le maire LR de la Teste-de-Buch, près d’Arcachon, l’une des communes frappées par ces incendies, explique que les pompiers rencontrent un problème inhérent à cette forêt : «nous sommes confrontés à un problème particulier, celui des pins-bouteilles. Ce sont des pins qui ont été gemmés pendant des années, et qui se retrouvent creux», a-t-il indiqué au micro de CNEWS.
Le gemmage des pins est une technique ancestrale qui vise à récolter leur résine, utile à la préparation de térébenthine ou de colophane. Cette technique consiste à blesser l’arbre en l’entaillant, pour qu’il cicatrise et produise de la résine. Certains pins présentent donc des sortes de «bourrelets» de cicatrisation, et deviennent plus large à leur base avec le temps, là où les entailles ont été pratiquées, ce qui leur donne la forme d’une bouteille. Les pins-bouteilles peuvent atteindre parfois quatre mètres de circonférence à leur base, lorsqu'ils ont été fréquemment gemmés.
Si le gemmage n’est plus pratiqué depuis des années, il demeure cependant de nombreux pins-bouteilles dans les forêts de la région. Cette technique a fragilisé les troncs à leur base, et les arbres peuvent donc plus facilement tomber. «Lorsqu’ils tombent, cela fait un bruit effroyable. En tombant, ils vont mettre le feu encore plus loin et ils peuvent également piéger les pompiers, a expliqué Patrick Davet. Il y en beaucoup de ce type de pins.»
Même si le feu continue de gagner du terrain, l’édile se rassure en rappelant que pour l’heure, il n’y a pas de vent, qui aurait considérablement renforcé les flammes. Au total, en Gironde, environ 6.500 personnes ont été évacuées, et près de 600 pompiers étaient mobilisés mercredi.