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Suède : au moins 40 blessés dans des violences après une «tournée» d'un groupe d'extrême droite voulant brûler le Coran

Plus de quarante personnes, dont plusieurs mineurs, ont été arrêtées ces derniers jours dans des affrontements survenus en Suède à Malmö, Örebro et à Rinkeby dans le sillage d'une «tournée» d'un groupe d'extrême droite voulant brûler le Coran. La police suédoise a porté lundi à 40 blessés, dont 26 policiers, le bilan de ces violences.

Aux cris d' «Allah Akbar», de premières contre-manifestations contre la venue en Suède du chef du parti danois anti-islam «Ligne dure», Rasmus Paludan, avaient dégénéré jeudi en violences contre la police, dans des quartiers à forte communauté musulmane des villes suédoises de Norrköping et Linköping.

Les scènes d'émeutes s'étaient ensuite propagées durant le week-end à plusieurs autres villes, où Rasmus Paludan, qui a la double nationalité danoise et suédoise, a mis le feu ou projeté de mettre le feu à des exemplaires du livre saint de l'islam.

La police suédoise, dont une vingtaine de véhicules ont été incendiés ou endommagés, considère avoir été la cible principale de ce qu'elle a qualifié d' «émeutes violentes».

«Beaucoup de choses suggèrent que c'était la police qui était la cible principale, plutôt que les organisateurs», a déclaré lors d'une conférence de presse Jonas Hysing, commandant des opérations spéciales.

Les violences ont culminé dimanche lorsque la police avait dû tirer des coups de feu de semonce à Norrköping, blessant trois personnes par balle, selon elle du fait de ricochets.

Des exemplaires du Coran brûlés

À Malmö, où Rasmus Paludan a brûlé un Coran samedi, la nuit de dimanche à lundi a été agitée, comme la veille, avec notamment un départ de feu dans une école.

Du Danemark à la Belgique en passant par la France, Rasmus Paludan est coutumier ces dernières années de projets de mettre le feu à des exemplaires du Coran, généralement dans des quartiers immigrés à forte population musulmane.

Les évènements sont souvent interdits par la police, mais parfois tolérés au nom de la liberté de manifestation malgré les vives tensions provoquées par les rassemblements, comme jeudi en Suède.

Le monde arabo-musulman dans l’incompréhension

La gestion de cette tournée anti-islam a également suscité la condamnation de plusieurs pays musulmans : après l'Irak et l'Arabie Saoudite, la diplomatie turque a déploré lundi «l'hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (...) sous couvert de liberté d'expression», tandis qu'une manifestation a eu lieu devant l'ambassade de Suède en Iran.

«Les villes attaques en Suède contre notre livre saint, le Coran, montrent que les leçons du passé n'ont pas été apprises», a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères sur Twitter, déplorant que des «crimes de haine soient ouvertement tolérés sous couvert de liberté d'expression».

La diplomatie irakienne avait convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois, dénonçant d'un acte «provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré».

L'Arabie saoudite avait également «condamné les agissements de certains extrémistes en Suède et leurs provocations contre les musulmans», selon son agence officielle.

La journée de lundi a été marquée par un retour au calme, avec le départ de Suède de Rasmus Paludan, rentré au Danemark.

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