Un réseau de drogue a été démantelé à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis le 31 mars dernier. À la tête de ce trafic, un homme incarcéré, qui avait été placé en détention provisoire il y a plusieurs mois, dans le cadre d'une autre enquête pour trafic de stupéfiants.
Ses ambitions ne s'arrêtaient visiblement pas aux portes de la prison, puisque son réseau approvisionnait l'Île-de-France, mais aussi d'autres régions françaises comme la Bretagne. Un réseau «bien établi» qui vendait «de gros débits à de gros clients». Au total, plus de 20.000 euros ont été saisis ainsi que plusieurs centaines de kilos de cannabis, de cocaïne et des armes à feu.
«C'est monnaie courante»
«C'est relativement monnaie courante, dès lors que quelqu'un est incarcéré pour ce type de faits», avance Wilfried Fonck, le secrétaire national de l'UFAP-Unsa Justice, qui explique que «notamment dans des réseaux de grande envergure [...] le business à l'extérieur continue, et bien généralement, continue d'être géré de l'intérieur de la prison».
Pourquoi ? «Tout simplement pour la simple et bonne raison qu'aujourd'hui, les établisssements pénitentiaires font l'objet d'un véritable fléau que sont les projections extérieures», assure ce représentant de forces de police, qui souhaiterait la mise en place d'une politique «ambitieuse» en matière de «brouillage des téléphones portables» à l'intérieur des prisons.
Au terme d'une enquête réalisée par la police judiciaire de l'Essonne (91), ce ne sont pas moins de 16 personnes qui ont été interpellées dans ce dossier. Treize d'entre elles ont finalement été mises en examen dont 4 placées sous contrôle judiciaire et 9 en détention provisoire, a précisé le parquet d'Evry.