Quatre agents ont été agressés en 10 jours. Visés par de multiples intimidations pour mettre un terme à un projet de restructuration, les agents de l’office HLM d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont néanmoins fait part de leur détermination pour accomplir leurs missions.
Graffitis sur les loges, menaces et agressions sur le personnel. Voici le quotidien des travailleurs exerçant au sein de l’office HLM d’Aubervilliers depuis quelques semaines.
Jeudi dernier, une employée de 61 ans a été rouée de coups sous les yeux de sa petite-fille alors qu’elle rentrait chez elle. Quelques jours plus tôt, trois de ses collègues avaient été aspergés au gaz lacrymogène dans un parking par des hommes masqués.
Ce lundi, c’était au directeur général de l’office public de l'habitat d'Aubervilliers d’être la cible des malfrats. «Ma propre personne aussi a été menacée récemment avec une balle qui a été déposée. Ce serait ridicule de dire qu’on n’a pas peur, il faudrait être un peu fou», a expliqué le dirigeant de l'office sur CNEWS.
«En une semaine, c'est la quatrième agression physique de salariés honnêtes qui ne demandent qu'à bien faire leur travail au service des locataires de l'OPH», a défendu Karine Franclet, la maire UDI d'Aubervilliers, qui fait état d'«agressions violentes et lâches» commises par des personnes qu'elle qualifie de «voyous».
«La gestion transparente, intègre et assainie de l'OPH gêne visiblement les "affaires" de certains», a-t-elle ajouté, aussrant que «ces actes odieux» ne l'intimidaient pas. Et de conclure : «Je veux assurer l'ensemble des agents de l'OPH de mon total soutien : je suis en contact permanent avec les services de police et les autorités de l'Etat qui prennent ces faits avec beaucoup de sérieux pour qu'ils ne restent pas impunis».
Un personnel déterminé
En cause, le projet de réhabilitation de l’ensemble du parc locatif voulu par Jean-Baptiste Paturet depuis sa prise de poste en juin dernier n’a pas fait l’unanimité. Pourtant, malgré toutes les menaces reçues et les agressions subies, le personnel n’a aucune intention de céder aux intimidations. «J’ai pu m’entretenir avec eux, notamment la dernière victime et bien sûr, elle est affectée mais très déterminée à revenir et à continuer ses missions», a expliqué Jean-Baptiste Paturet, le patron de l’office, sur CNEWS.
Le préfet s’est rendu sur place ce mardi afin de montrer son soutien aux employés. Pour les rassurer, la direction a décidé de renforcer les mesures de sécurité. Plusieurs plaintes, dont quelques-unes pour menaces de mort, ont été déposées et une enquête a été ouverte par la section territoriale de Seine-Saint-Denis.