La Force Barkhane poursuit ses patrouilles dans le désert à la rencontre de la population. Un peuple à l’abandon, qui manque de nourriture, de médicaments et d'infrastructures.
Alors que la France avait entâmé le retrait des troupes au Mali le 12 octobre dernier, les soldats du 3e régiment d'infanterie de Marine parcourent toujours le désert, entre Bata et Gaïna (nord de Gao).
Cette région du nord du Mali est un dangereux carrefour, par lequel passent des groupes armés, qui regagnent Gao pour s'approvisionner en armements et en véhicules.
Sur place les populations locales connaissent des pillages. D'autant que le prix des produits de base (farine, nourriture pour enfants, pain) a explosé en un an, et empêche les communautés de se fournir convenablement.
Mère de quatre enfants, Kaïla, habitante du quartier du château à Gao, raconte que «tous les produits sont chers à cause de la guerre». «Nous connaissons un grand manque de nourriture».
Même son de cloche pour le directeur d'une école, qui comprend plus d'une centaine d'enfants en bas âge. Il explique se retrouver sans «toit, sans chaises et sans tables» pour continuer à enseigner dans de bonnes conditions.
De jeunes lycéens, interrogés à Gao dénoncent les va-et-vient des terroristes. Ils«passent dans leurs pick-ups la nuit» pour venir voler des «motos, des téléphones, des armes. Certains peuvent même tuer», lance une adolescente.
Le lieutenant Geoffroy se veut clair, même si la France se retire du l'Opération Barkhane, les soldats présents sur place sont toujours «avec le peuple malien», à l'heure où le commandement militaire français, a déjà annoncé mettre plus de commandos en place, afin de traquer les terroristes dans le désert.